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L'UFC-Que Choisir demande d'intégrer le coût de la pollution dans les produits non bio

Publié le 24 avril 2018 par Bioaddict @bioaddict
Pour la première fois, l'UFC-Que Choisir, première association française de consommateurs, remet en question les prix bas de l'agriculture conventionnelle. Alain Bazot, son président, demande que cette agriculture intègre tous les coûts dans ses prix, y compris ceux aujourd'hui externalisés comme la pollution de l'eau. " On verrait que cette agriculture n'est pas aussi concurrentielle qu'on pourrait le croire notamment face à une agriculture bio ", a-t-il déclaré. L'association appelle à un changement de modèle agricole. L'UFC-Que Choisir demande d'intégrer le coût de la pollution dans les produits non bio ¤¤ "Il faudrait que le coût de dégradation de la ressource (pollution de l'eau, des sols,...) soit intégré dans le coût de fabrication en agriculture conventionnelle. Il n'y a que comme ça qu'on peut avoir le juste coût de cette agriculture. Ca ferait augmenter les prix et on verrait alors que cette agriculture n'est pas aussi concurrentielle qu'on pourrait le croire, notamment face à l'agriculture bio" explique Alain Bazot, président de l'association de consommateur UFC-Que choisir, au site terre-net.fr. OK
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C'est une déclaration qui a de quoi surprendre. La principale association de consommateurs considère que les prix des produits bio ne sont peut-être pas plus élevés que ceux de l'agriculture conventionnelle car cette dernière n'intègre pas dans ses prix la réparation de la ressource qu'elle endommage (eau, sol, air, ect).

Le moment est favorable à ces réflexions. Les prix agricoles, qui constituent le revenu des agriculteurs, sont d'actualité. Après les Etats généraux de l'alimentation achevés fin 2017, un projet de loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole ouvre la possibilité de construire le prix des aliments à partir des coûts de production de manière à supprimer la vente à perte et à protéger le revenu des agriculteurs. Mais dans ce cas, il ne faut pas faire les comptes à moitié, estime l'UFC. Elle demande " la vérité des prix " : " on internalise tous les coûts y compris ceux d'impact à l'environnement, de dégradation de la ressource. C'est le principe pollueur-payeur, tout bêtement. Et après, on forme les prix ", conclut Alain Bazot dans une interview au site agricole Terre-net.

" On en a assez de cette agriculture "

Avant cette conclusion, il a précisé sa pensée. " On est pour la vérité des prix à partir des coûts, c'est une solution qui nous semble intéressante. Mais encore faut-il, puisque l'on est pour la vérité des coûts, que tous les coûts soient intégrés. Parce qu'on en a assez de cette agriculture qui va être gourmande en eau, qui va éventuellement polluer la nappe phréatique. Ces coûts environnementaux, il faudrait qu'ils soient intégrés. Aujourd'hui, c'est le consommateur qui a la double peine. Il va payer plus cher l'eau. Les redevances que payent les consommateurs aux Agences de l'eau, c'est 80% du budget des agences de l'eau. Alors que la pollution vient à 80% d'une certaine agriculture ", observe Alain Bazot.

Lire l'article : Pollution de l'eau par l'agriculture : il faut cesser de faire payer le consommateur !

" Il faudrait que le coût de la dégradation de la ressource soit intégré dans le coût de fabrication de l'agriculture conventionnelle. Il n'y a que comme ça qu'on aurait le juste coût de cette agriculture et on verrait à ce moment-là que ça fait augmenter le prix. Et on verrait que du coup, cette agriculture, elle n'est peut-être pas aussi concurrentielle qu'on pourrait le croire de prime abord notamment face à une agriculture bio (...). Et donc ce serait sain d'avoir ces mécanismes ", poursuit-il.

" Il faut revoir le modèle agricole "

A la question consommateurs-producteurs, même combat ? Alain Bazot répond : " ...il faudrait être sûr, pour aller plus loin dans la convergence de l'intérêt, que les agriculteurs vont résolument vers une autre agriculture moins gourmande en intrants, moins polluante pour la nappe phréatique. Il faut donc revoir le modèle agricole et les choix d'agriculture dans un certain nombre d'endroits en France. C'est ça l'enjeu de demain : augmenter la qualité des produits et augmenter le potentiel d'une agriculture respectueuse de l'environnement ".

Zoé Fauré

* voir l'interview vidéo : Alain Bazot, UFC-Que choisir : " Le relèvement du SRP, c'est de l'enfumage ! " sur le site terre-net.fr


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