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Designated Survivor (Saison 2, épisodes 13 à 18) : pour l'amour de la Patrie

Publié le 24 avril 2018 par Delromainzika @cabreakingnews


Il y a plusieurs mois, j’en arrivais au point où Designated Survivor était devenue une série problématique en laquelle je n’arrivais plus à croire. Alors qu’il reste encore quatre épisodes avant la fin de la saison (et sûrement de la série vu les audiences), je dois avouer que je ne sais pas quoi attendre de la suite. Mais ces six épisodes ont tout de même été assez difficiles à consommer. L’avantage de binge-watché (merci Netflix !) une telle série permet d’éviter de voir trop de défauts dans la narration mais les épisodes sont très longs et ont du mal à captiver mon attention du début à la fin. C’est le genre de séries qui sont faites pour que l’on ait le temps d’aller au toilette sans couper et sans avoir l’impression d’avoir loupé un truc. Quand la série tente de gérer des crises en tout genre, cela ne donne pas toujours quelque chose de très efficace. Pour autant, « Original Sin » (2.13) a une bonne idée : celle d’une vision qui fuite dans les médias. Après tout, c’est un classique qui arrive régulièrement aux Présidents. Mais la façon de gérer la crise n’a rien de très original et suit alors un protocole particulièrement simpliste sans chercher à réellement creuser quoi que ce soit. On est loin du Aaron Sorkin capable de traiter de sujets de ce genre dans A la Maison Blanche tout en proposant une critique acerbe du monde qui l’entourait. Designated Survivor se contente de faire ce qu’il y a de plus facile sans chercher à créer une vraie substance autour qui peut permettre de critiquer la politique actuelle.

Et surtout la façon de la mener. Je préfère donc des intrigues comme celle-ci de « In the Dark » (3.14) qui plonge D.C et ses rues dans le chaos suite à un black-out. C’est le genre de crises qui sont faites pour Kiefer Sutherland et donc notre Président Kirkman. Quand Designated Survivor tente de traiter de sujets de grande envergure, elle a toujours un peu de mal (malgré certains sujets intéressants comme les armes dans la saison 1) mais quand elle se concentre sur des trucs qui se déroulent pas très loin du Président, alors on se retrouve avec un truc sympathique qui trouve rapidement de l’intérêt et un rythme satisfaisant. Je ne vais pas dire que l’épisode est brillant mais disons qu’il nous réserve suffisamment de bonnes surprises pour nous faire plaisir et ne pas nous donner envie de complètement zapper rapidement. Kiefer Sutherland a alors dans ce genre de moments un véritable rôle et un vrai aplomb. Comme dans son discours à la fin de « Original Sin » si l’on veut mais dans celui-ci son rôle n’est pas cantonné à un bon monologue de quelques secondes, plus à un rôle de leader qu’il maîtrise. Je n’ai jamais voulu que Designated Survivor soit le nouveau 24 et cela n’a jamais été le but mais j’aimerai par moment que notre Président Kirkman soit un peu plus au coeur de l’action car il le mérite amplement.

L’un des autres problèmes de Designated Survivor ce sont ses personnages secondaires. Maintenant que la femme de Kirkman a disparu et qu’il y a donc un personne casse bonbon en moins, la série peut enfin aller de l’avant et tenter de nouvelles choses. Avec « Summit », Designated Survivor joue sur deux tableaux. D’un côté la signature d’un traité de paix à Camp David et de l’autre Seth et Emily qui doivent décider s’ils doivent être en couple ou non. Pour ces deux derniers, c’est le genre de trucs qui ruine une série comme celle-ci et cassent alors le rythme. Les romances cela n’a jamais été la force de Designated Survivor alors ce n’est pas maintenant que cela va pouvoir le devenir. L’an dernier elle avait déjà du mal et Seth et Emily ne sont pas les meilleurs personnages. Donc forcément, malgré toute la sympathie qu’ils peuvent inspirer, ce sont des personnages un peu trop stériles pour nous offrir quoi que ce soit de réellement palpitant. De plus, Kirkman a bien mieux à faire de son côté. Avec son traité, Designated Survivor revient alors à des sujets de société qu’elle a déjà voulu explorer par le passé mais n’a pas toujours réussi à mettre en oeuvre au travers d’un scénario cohérent. On retrouve alors le côté A la Maison Blanche de la série, et ce même si ce n’est pas toujours brillant pour autant non plus. Cela reste un minimum captivant dirons nous.

Si Designated Survivor n’est pas 24, elle tente aussi par moment de l’être. Quand une bombe sale pourrait exploser sur le sol américain dans « Fallout », alors la série reprend le genre d’intrigues que la CTU pouvait gérer par le passé. Le Président et son équipe doivent trouver un moyen d’arrêter cette situation mais c’est Maggie Q qui a droit aux lauriers cette fois-ci alors que Kirkman reste le personnage qui ne fait que donner les ordres. Parfois j’aimerais tellement qu’il y a une intrigue comme celle du début de la saison 7 de 24 avec des vilains qui pénètrent dans la Maison Blanche et prennent en otage notre Président, impliquant qu’il ait besoin de devenir un héros. « Fallout » est donc un épisode qui n’est pas complètement raté mais pas complètement réussi non plus. En ajoutant un peu plus d’action la série évite de tomber dans des pièges ridicules et nous offre alors pas mal de bonnes surprises. « Overkill » fait alors presque suite à l’épisode précédent à sa façon mais les déclarations de guerre, c’est rarement passionnant dans une série comme celle-ci. Même Madam Secretary n’a jamais réussi à le faire de façon suffisamment intelligente à mon goût. Peut-être car j’attends trop de ces séries politiques mais elles ne doivent pas être des caricatures. Des satires tout au plus, mais pas tomber dans l’excès de parodie.

Et « Overkill » dans son histoire de guerre contre Kunami après l’explosion d’une bombe à Washington D.C.  Si cela est sensé impliquer Hannah Wells de façon un peu plus intéressante dans le récit, je préfère quand elle est dans des plus petites intrigues conspirationnistes. Mais les choses vont de mal en pis avec « Kirkman Agonistes ». Alors que la série regagnait un peu ma confiance et mon intérêt avec des épisodes plus rythmés embrassant un peu plus le côté divertissant de l’univers de Designated Survivor, les deux derniers épisodes sont décevants. « Kirkman Agonistes » est l’une de ces déceptions. Oui, il y a certes Michael J. Fox dans cet épisode dans le rôle de l’avocat Ethan West, et le fait que ce dernier farfouille dans le passé de Kirkman, mais malgré la qualité de la guest-star, je dois avouer que je m’attendais à un truc complètement différent et un peu plus fun. Les apparitions de l’acteur dans The Good Wife étaient toujours séduisantes mais dans Designated Survivor, ce n’est pas du tout la même chose. Finalement, avec ces six épisodes, la série tente encore de trouver un équilibre entre ses intrigues les plus médiocres et celles qu’elle tente de rythmer un peu plus. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre mais je suis curieux de voir la suite de la saison, d’autant plus si c’est la fin de la série…

Note : 5/10. En bref, je vais rester généreux malgré la ribambelle d’épisodes ennuyeux qu’il y a là dedans et d’intrigues ridicules. Le tout est rattrapé par des idées et du divertissement efficace de temps à autre.


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