…qu’il disait, mon leitmotiv intérieur jeudi soir dernier.
“Ah mais parce que tu te fais des monologues dans ta tête Elsa?” que tu blémis.
Et oui. Des fois il m’échappent et deviennent “extérieurs”. Et je perds beaucoup en crédibilité.
Sauf pour celui là, de leitmotiv, parce qu’il était quand même vachement dans le ton, c’est pas Camille et Myrtille qui viendront me contredire.
Jeudi on s’est dit “dites-donc les filles, pourquoi qu’on irait pas passer la soirée au Karma?“. Enfin je fais ma femme du monde là, mais le Karma, il a beau être à 10 minutes de chez moi, je ne savais pas ce que c’était avant la semaine dernière.
On m’aurait proposé une soirée là-bas, à l’improviste, j’aurais dignement refusé, rapport que moi mes mantras j’y pense jamais, et qu’avec le mien, de karma, j’ai toutes les chances d’être réincarnée en être unicellulaire.
Genre en germe.
En germe de tourista.
Un truc bien chiant quoi. Ah ah.
Je suis bien trop spirituelle pour le commun des mortels, ça en deviendrait presque gênant.
Bon, on va pas y passer le G8, le Karma c’est ça:
Un bar “laouuuundje” pouffisant à souhait, où la jeunesse dorée de Lyon aime à se retrouver, mèche au vent et slim tire-bouchonnant comme il se doit.
Tout à fait ma came en fait.
Bon mais là tu te dis “Elsa, ange de miséricorde, être céleste dont la lumière irradie nos vies à la façon d’une lampe halogène Ikea à ampoule éco-friendly, pourquoi donc fréquentes-tu ces lieux de perdition qui ne font rien qu’à ternir ton immarcescible éclat?”.
Hu hu hu….
Hum. Non bah t’es mignon avec tes questions, mais on se l’est un peu posée à chaque tour de trotteuse, ne t’en déplaise!
C’est encore la faute à Lyon Mademoiselle, qui sait proposer un très joli emballage pour qu’une fois le paquet ouvert, tu te retrouves avec un truc chiant comme la mort. Genre un puzzle en 5000 pièces d’un monochrome de Malévitch.
Tu vois le truc quoi. Chiant.
En vrai le but de la soirée au Karma, c’était quand même d’avoir une consultation avec Mme Georgette M., numérologue.
(là tu peux partir d’un fou rire proprement interminable)
Et ça ça valait vraiment le coup d’attendre deux heures devant ton kir-violette, avec dans le ventre UN sushi “pour que tout le monde en ait“, dixit la madame qui faisait le service. Faut pas croire, on était comme des coqs en pâte. Ou comme des poulettes en croûte.
Ou comme des connes, aussi.
Donc je me suis fait numérologiser:
Madame Georgette M. est en fluo, moi en tenue décente.
En robe Ba&sh, en vrai.
(c’était la minute “Je suis me suis vendue au grand kapital”)
Tu imagines bien que je suis allée me présenter à la Pythie avec une boule au ventre, tellement je me disais que ma vie ne serait plus jamais pareille avec tout ce qu’elle allait bien pouvoir lire dans ma date de naissance.
Que je suis Sagittaire?? Non! Espèce de mécréant, plus, bien plus que ça!!
Que pendant mon adolescence je m’étais cherchée. Ah ah, déjà ça te la coupe hein, je suis l’unique personne sur cette terre dont l’adolescence n’a été un vaste champ d’expérimentations. Gue-din.
Que les langues étaient vachement importantes pour moi. (Après qu’elle m’ait demandé ce que je faisais dans la vie).
Oh mais attendez, j’ai l’air de me moquer comme ça, mais la Madame elle m’a aussi dit des trucs super clairvoyants, qu’en rentrant chez moi j’ai direct passé un coup de bigo à Fox Mulder pour lui dire qu’il se passait pas des trucs bizarres QUE dans l’Oregon, mais que nous aussi on avait notre lot de paranormal.
Premier truc qu’elle m’a dit, c’est “Elsa, vous êtes très fière et très orgueilleuse“.
Avouez qu’un truc pareil, ça mérite le respect.
Bon mais après ce joli numéro de charlatanisme sciences occultes, on s’est dit que ça allait bien deux secondes, que ça allait pas nous sauver de la crise d’hypoglycémie de savoir qu’en ce moment j’étais perturbée par quelqu’un de plus âgé que moi; et je m’apprête à vous révéler ici même un secret pour lequel les plus grands torchons tueraient, à savoir la fin de soirée typique (et parfaite) pour Camille et mon auguste moi-même…
LA GRANDE CLASSE