Comme des garçons // De Julien Hallard. Avec Vanessa Guide et Max Boublil.
Pour un premier film, Julien Hallard s’en sort plutôt pas mal. Il faut dire qu’il s’en est donné les moyens puisque nous sommes face à un film inspiré de faits réels qui tente de retracer une histoire simple avec une pointe d’humour et quelques émotions fraîches et jamais surréalistes. Comme des garçons c’est avant tout un film féministe qui raconte l’histoire de l’émergence du foot féminin en France et la façon dont il est devenu, grâce aux joueuses de Reims, une pratique comme les autres dans notre pays. Nous sommes dans les années 60 et l’émancipation de la femme n’est pas encore une notion totalement bien exploitée. La comédie se veut donc plusieurs choses à la fois, que cela soit social ou encore plus révolutionnaire pour sa façon de mettre en scène la femme. Pourtant, je dois avouer que je ne donnais pas cher de ce film au départ. Les débuts sont assez médiocres malgré quelques solides répliques et puis une fois passé la phase des présentations, les choses décollent enfin et le film intéressant. Tout est parti d’un chroniqueur sportif qui a eu une idée : organiser un match de foot féminin pour animer la kermesse de son journal local. C’est quelque chose qui aurait pu être foireux, notamment car la thématique n’est pas simple à mettre en scène mais non, Comme des garçons décide de rester assez sobre sans en faire des tonnes et ne tombe donc pas dans tous les pièges du genre.
Reims, 1969. Paul Coutard, séducteur invétéré et journaliste sportif au quotidien Le Champenois, décide d’organiser un match de football féminin pour défier son directeur lors de la kermesse annuelle du journal. Sa meilleure ennemie, Emmanuelle Bruno, secrétaire de direction, se retrouve obligée de l’assister. Sans le savoir, ils vont se lancer ensemble dans la création de la première équipe féminine de football de France.
Le film parvient à nous plonger dans les années 60 grâce à une déco sobre mais rétro, des maillots de foot ringards et bien entendu des blagues sur les femmes qui viennent rappeler ce qui se passait à cette époque en France pour elles. Le film est gentil comme tout et c’est peut-être sa faiblesse, d’être trop gentil alors qu’il aurait pu forcer un peu plus le tout d’une certaine façon. Je n’attendais rien de spécial en allant voir ce film, je n’en avais pas vu de bande annonce mais le sujet, très moderne et très actuel (celui de la femme en guise de héros) me plaisait et j’ai toujours de la sympathie pour Max Boublil même si ce dernier ne fait pas toujours les bons choix cinématographiques dans sa vie. Mais ici il est tout à fait à sa place dans ce genre de petites comédies dramatiques qui tentent de se faire une place au milieu des grandes. Je n’attendais rien de spécial non plus de lui mais dans ce monde de femme il parvient à être un personnage liant le tout intéressant. Bien plus que je n’aurais pu l’imaginer au départ. Quant à la mise en scène de Julien Hallard, les choses se font plutôt bien là aussi. Rien d’exceptionnel dans ce qu’il propose mais quelque chose de sobre qui colle parfaitement à ce que l’on est en droit d’attendre d’un tel film.
Note : 6/10. En bref, honorable premier film sur la première équipe de foot féminine de France.