Je suis entré dans la demeure de Reverdy
sans connaître le poète,
sans connaître l’architecte,
sans connaître le maçon;
mais j’ai découvert la maison
sur ma route,
après un carrefour, dans un chemin de crête
à peine plus large que ses marches.
Elle m’a parue, de l’intérieur, toute petite
comme les paroles auxquelles on est habitué :
une maison pour le geste et le sommeil d’un homme;
mais elle étonne, comme la mémoire du monde,
avec ses miroirs encastrés
et le silence entre ses portes,
avec ses pierres des différents âges de la pensée
puis son étoile percée, le soir.
Août 1960
Edmond Jabès
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