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Robots chez les bobos

Publié le 30 avril 2018 par Delanopolis
Une belle brochette d'expositions et un film pour les nostalgiques de la guerre froide sont au goût de nos jours frisquets. Robots chez les bobos L'art cinétique a pris de l'envergure, ces dernières années, avec l'utilisation massive des procédés informatiques et de logiciels d'une immense puissance. Il s'en est passé des choses depuis Nicolas Shöffer ou Nam June Paik ! Le résultat est souvent étonnant, singulier, magique diraient les cinéastes de Disney.

Au Grand Palais, l'exposition sur les robots et les artistes est l'occasion de s'ébahir devant des réalisations subtiles et parfois ultra-sophistiquées. Parmi les plus impressionnantes : les plantes géantes aux couleurs acidulées de Miguel Chevalier qui ondoient en suivant vos mouvements, la sculpture aérienne d'Elias Crespin et les fourmis de Christa Sommerer et Laurent Mignonneau.

Tout cela est réjouissant et ludique même si on ne voit absolument pas comment, mis à part de chez très riches particuliers, ces oeuvres peuvent quitter les espaces des grandes institutions publiques. L'art peut-il être réservé aux Etats et à leurs démembrements ? Si c'était le cas, il s'étiolerait vite.

Autre événement intéressant même si le sujet pouvait sembler sans surprise, l'exposition Delacroix au Louvre. Elle rappelle s'il en était besoin la singularité d'un individu hors-norme, qui s'est peu soucié de respecter un style ou les règles d'une école. Un brillant coloriste, un peintre de l'énergie et de la fougue, un homme soucieux d'aller aux frontières de l'étrange, un voyageur insatiable de nouveautés, bref un artiste intransigeant.

Ne perdront pas non plus leur temps ceux qui iront voir "The red sparrow" au cinéma. C'est une savoureuse et racée ré-actualisation de l'atmosphère des films d'espionnage du temps de la guerre froide, une époque bénie pour les scénaristes et réalisateurs. Poutine n'aura mis que vingt ans pour nous ramener au temps où Brejnev et Kroutchevev nous angoissaient en infiltrant l'Occident d'agents troubles.

Le romanesque a besoin d'ennemis et les plus délectables sont ceux qu'on ne détecte pas. La confiance et son émollient confort sont à bannir.

Tout cela m'évoque la sublime sentence d'Oscar Wilde qu'un robot aura bien du mal à comprendre : "Je n'ai pas d'ennemis car je n'ai rendu de services à personne."

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