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Daimyo. Seigneurs de la guerre au Japon. En quête des spectres

Par Balndorn

Daimyo. Seigneurs de la guerre au Japon. En quête des spectres
Dans les ténèbres, un étrange être surgit. La lumière tombe sur ses contours métalliques, dessine ses traits, sculpte son visage. Grimaçante, une figure émerge. Depuis plusieurs siècles, elle paraît se moquer de nous, comme de feus ses adversaires. Bien que son propriétaire l’ait désertée depuis longtemps, l’armure du daimyo impose encore sa présence mystérieuse dans notre espace.
Une mise en scène ésotérique…
L’exposition Daimyo. Seigneurs de la guerre au Japon qui a lieu au musée Guimet a de l’audace. Contrairement à bon nombre de scénographies, elle privilégie la mise en scène au discours pédagogique. Ou plutôt, la mise en scène apporte par elle-même des informations.Par son jeu d’éclairage, qui illumine les objets par en-dessous ; par la disposition des pièces, réparties en îlots de vitrines ; ou encore par la petitesse des lieux d’exposition, la scénographie restitue le caractère ésotérique des armes et armures des daimyos. Sans doute ce choix formel – pour ne pas dire formaliste – tient-il au sujet : les daimyos, gouverneurs militaire du Japon féodal, assez proches des samurais, évoquent quelque chose pour le spectateur européen, quand bien même n’aurait-il vu que Tom Cruise dans Le Dernier Samouraï. Aussi l’exposition entend-il sortir des clichés concernant ces armures magnifiques, en leur conférant la puissance rituelle qui les habitait lorsqu’on les portait.
… et pédagogique
La muséographie n’oublie pas pour autant ses visées pédagogiques. Quoique rares, les cartels informatifs existent et apportent de précieux renseignements. Les fiches techniques des œuvres explicitent des détails et des références que le spectateur européen n’aurait pas saisis. Quant aux cartels proprement dits, ils replacent les armures des daimyos dans leur contexte de production : qualité du fer japonais, usage de la laque, statut social des armuriers…Le seul défaut de l’exposition réside dans sa dispersion en trois lieux distincts : l’hôtel d’Heidelbach, annexe du musée Guimet ; la rotonde du musée ; enfin, le Palais de Tokyo. Or, les horaires d’ouverture des différents lieux varient. Ainsi, votre serviteur manqua les pièces exposées au Palais de Tokyo. Considérant ce qu’il a vu, l’auteur de ces lignes remarque également une faible évolution entre l’hôtel d’Heidelbach, qui concentre l’essentiel des pièces et des informations, et la rotonde, qui exhibe les plus beaux spécimens dans un souci spectaculaire.Mais qu’importe. Voir les armures assises sur leur siège, comme lorsqu’elles attendaient le retour de leur possesseur, est largement saisissant. Comme si les fantômes d’un autre temps, d’un autre continent, hantaient à présent Paris.
Daimyo. Seigneurs de la guerre au Japon. En quête des spectres
Daimyo. Seigneurs de la guerre au Japon, au musée Guimet, jusqu’au 13 mai 2018 
Maxime
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