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Fiertés (Mini-série, 3 épisodes) : se battre pour être soi-même

Publié le 17 mai 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

A l'occasion de la Journée Mondiale de lutte contre l'homophobie et la transophobie...

Chronique de la vie d’un homme, homosexuel, en trois parties avec l’acceptation des parents et de la société, l’amour, les relations, la sexualité et ses problèmes, etc. Tout cela a pour trame de fond un propos politique engagé et Fiertés tente alors de faire passer ce message à sa façon. Le seul problème avec cette série c’est qu’elle les accumule et quand je parle d’accumulation ce sont tous les poncifs du genre. Ecrite par Philippe Faucon (Fatima, Amin) et Niels Rahou, la série tente alors de nous plonger au coeur d’un problème que la société n’arrive toujours pas à accepter correctement et ce malgré tous les changements qu’il y a eu en notre faveur. La série cherche alors à accumuler les séquences mettant en scène les évènements comme Mitterand au pouvoir, le PACS, la loi Taubira, etc. Mais malgré tous ces progrès, on n’a pas l’impression que les personnages soient heureux. L’idée de départ était intéressante, notamment pour le découpage en trois parties de cette mini-série à trois âges complètement différents. La platitude des dialogues ne permet pas de créer des échanges intéressants pour les personnages et donc faire passer le message que Fiertés veut réellement faire passer par la suite. C’est en tout cas ce que l’on ressent rapidement dès le premier épisode.

De la veille de l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir le 10 mai 1981 à l’adoption de la loi Taubira sur le mariage promulguée le 18 mai 2013 et votée le 23 avril, Fiertés s'intéresse à une histoire d’amour, et plus largement, la vie d’une famille et des combats menés par les homosexuels autour du Pacs, du mariage et de l’adoption.

J’ai beau avoir vu un évènement de ces trois épisodes (la loi Taubira) et surtout l’avoir vécu, je n’ai pas ressenti le même sentiment. Certains acteurs manquent cruellement de charisme comme Victor adulte ou même son fils. Je me demande si Fiertés avait réellement besoin de se découper en trois passages de la vie de ses personnages. Elle aurait très bien pu se concentrer sur Victor jeune qui se cherche dans une société qui n’est clairement pas là pour l’aider. Mais la France adore les fictions de genre avec des dialogues particulièrement plats. Il n’y a pas de message dans ce que les personnages racontent car tout est terriblement flasque. Il y a donc des intrigues pertinentes malgré tout, notamment dans le premier épisode qui est clairement le plus touchant. Les deux suivants doivent brosser des sujets plus vastes et ne font que les brosser en surface, sans réellement creuser quoi que ce soit. Les ellipses sont assumées dans la série, mais cela ne permet pas de toujours de nous offrir le spectacle que l’on peut imaginer. Je n’ai pas réussi à être bouleversé alors qu’au fond c’est une série qui devrait me parler. Je n’ai pas le discours d’un homophobe, mais mon engagement dans la communauté LGBTQI n’a rien à voir avec ce que Fiertés tente de dépeindre.

C’est dommage car cela partait plutôt bien même si le premier épisode est bourré lui aussi de quelques clichés. Mais ces clichés ne sont pas toujours mauvais. Du coup, les deux épisodes suivants veulent accumuler tout ce qui est possible et imaginable : le VIH (et les traitements), la lutte constante pour de nouveaux droits, l’adoption d’un enfant, la vie de couple (PACsés puis mariés), les lieux de drague dans les années 80, le militantisme en veux-tu en voilà mais qui n’a aucun réel impact. La faute à des scénaristes qui n’ont probablement jamais compris les engagements politiques que Fiertés tente de faire passer, ou alors qui n’arrivent tout simplement pas à faire vivre ce qu’ils veulent à travers un scénario… Dommage.

Note : 4.5/10. En bref, dommage d’étaler autant de clichés dans une série aux dialogues plats alors que cela partait pourtant plutôt pas trop mal au départ.


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