Il y a eu du renouveau cette année dans Mom et ce n’est pas toujours bien de changer une formule gagnante. Avec un nouveau générique (il était temps après 5 ans), la série a fait la promesse de nous plonger dans de nouvelles aventures dès le début de la saison. Tout cela avec plus ou moins le succès. Les enfants de Christy ont grandi et ne vivent plus avec elle, ce qui a créé la logique du changement de générique, remplaçant les photos de famille par les femmes qui l’accompagnent aux AA. Mom a alors décidé de se concentrer sur les femmes qui ont fait la série alors que Mom n’a jamais vraiment été une comédie familiale au sens propre du terme. Sans compter qu’elle n’est plus la comédie des débuts, celle qui était déjà beaucoup plus familiale qu’elle ne l’est maintenant. L’intérêt de ce groupe de personnage est qu’elles sont en perpétuelle évolution, qu’elles ne sont pas fermées et cloisonnées dans des trucs qui ronronnent dans tous les sens mais bel et bien dans des intrigues un brin plus originales. Le problème qui lie ces personnages (en l’occurence l’alcoolisme) permet encore une fois de créer des intrigues complètement différentes et de nous plonger dans des moments de doutes et de réflexions sur la vie en générale (et les problèmes liés à la fois aux addictions mais aussi avec la situation sociale actuelle de chacune d’elles).
Ces femmes restent donc la force centrifuge de cette série et les promesses sont donc intéressantes. La série est donc aussi en perpétuel renouvellement créatif, ce qui donne à cette saison 5 pas mal d’idées et surtout de bonnes surprises. Pour autant, tout n’est pas forcément bon à prendre pour autant. En effet, Bonnie a une relation stable et se découvre un frère, Christy vient en aide à une ancienne collègue. S’il y a de bonnes choses à prendre ici car ce sont de nouvelles idées qui apportent un peu de fraîcheur, il y a d’autres trucs qui ne sont pas à la hauteur. Comme au début de la saison quand Jill a pris du poids et que la série décidé de lui faire porter un costume ridicule pour montrer qu’elle a pris du poids. Bien que l’idée ne soit pas nécessairement mauvaise, je dirais que Mom n’exploite pas l’idée suffisamment intelligemment. L’idée de remplacer une addiction par une autre n’est pas la meilleure façon de parler des sujets dont la série est fan. Fort heureusement, si Jill a de quoi décevoir par moment par le manque d’inventivité des scénaristes, la comédie reste drôle du début à la fin. Les épisodes s’enchaînent et l’humour reste intact. En cinq ans maintenant, je dirais que la série n’a jamais voulu rester au même endroit et se met constamment sur un piédestal.
C’est justement de là que la série puise toutes ses forces et parvient à faire quelque chose d’un peu plus original que ce à quoi on pouvait s’attendre au départ. L’arc narratif de la saison autour de Bonnie est sûrement ce qui m’a le plus plu, sans compter le fait que la série a décidé de se concentrer sur ses femmes plutôt que des relations amoureuses qui pourraient par moment devenir redondantes. Au moins, Mom a su garder son inventivité au fil des épisodes, relevant le nez dès la seconde partie de la saison alors que la première avait parfois un peu de mal à décoller. Mais je ne peux pas trop en tenir rigueur tant l’humour permet justement de rassembler tout le monde, sans compter sur le fait que Mom décide aussi de tacler quelques petits sujets de société bien sympathiques toujours avec le même aplomb. Je suis étonné de la façon dont la série est capable de nous surprendre quand elle le veut bien et je suis heureux de voir qu’elle est réellement capable de créer de bonnes surprises encore après tant d’années. Maintenant qu’elle est déjà renouvelée pour une saison 6, j’ai désormais hâte de voir où est-ce que ces aventures peuvent encore nous conduire. Cette saison 5 était un peu une sorte d’apothéose, qui va rendre compliqué la tâche aux scénaristes pour créer de nouvelles idées l’année prochaine mais je reste persuadé qu’ils en sont capables.
Note : 6.5/10. En bref, une saison solide avec l’humour décapant qui fait l’intérêt de cette comédie. Sans parler du côté dramatique, toujours savamment dosé.