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La mort d'Alain Lantenois, ancien adjoint d'Odile Proust, de 1983 à 1995

Publié le 13 mai 2018 par Gezale

Il est difficile d’écrire sur la mort d’un adversaire politique. Trop de complaisance confinerait à l’hypocrisie et un ton par trop agressif ne siérait pas au respect dû à ceux et celles qui disparaissent. Adversaires politiques, nous le fûmes cependant, sans concession, sans compromis. Et les disputes entre nous, par journaux interposés, furent épiques autant que convaincues. Élu au sein de la municipalité Proust dès 1983, Alain Lantenois avait la charge des finances et il en devint l’adjoint jusqu’en 1995 lors de la défaite de son équipe. Après la gestion Fromentin, le nouvel argentier trouva matière à polémiques. Tous les maires nouveaux s’appuient, en effet, sur des audits qui les arrangent. Dans ses interventions, Alain Lantenois mettait de la passion, de la fougue, habitué qu’il était à diriger une entreprise importante de la région de Gaillon (la CFPI) et à imposer un style qui admettait difficilement la contestation. Politiquement, Alain Lantenois sans appartenir à ma connaissance à un parti (?) était très clairement favorable au RPR devenu UMP. Ce gaulliste convaincu, comme Odile Proust d’ailleurs, ne ratait pas une occasion de célébrer le souvenir de l'homme de la France libre. Au plan local, ses accrochages verbaux avec Ernest Martin, d’abord et Franck Martin, ensuite, ont fait vibrer les murs de l’Hôtel de ville. Il m’arriva même, comme journaliste, d’être poursuivi pour diffamation devant le tribunal correctionnel d’Evreux pour avoir osé, dans un article, comparer Alain Lantenois à « un Pinochet au petit pied » dans l’affaire du Drugsport et du musée Wakévitch dont l'inauguration fut marquée par quelques incidents. Le tribunal n’accepta ni ma bonne foi, ni la vérité des faits que j’avais cru pourtant établir. Je fus condamné à lui verser 1000 francs de dommages et intérêts sous la forme d’un chèque que jamais il n’encaissa. Il préférait donc les victoires symboliques à la recherche du profit immédiat. Dernier sur la liste de François-Xavier Priollaud, lors des dernières élections municipales lovériennes, pour marquer le lien entre la droite ancienne et la droite nouvelle, Alain Lantenois se contentait du rôle du sage, prodigue en conseils, d’autant que sa compagne, Marie-Dominique Perchet occupe le poste d’adjointe en charge des Affaires Générales, de la Politique Sociale, du Logement et de la Démocratie Municipale. Atteint d’un cancer depuis plusieurs mois, Alain Lantenois est décédé à l’âge de 81 ans. Une cérémonie religieuse aura lieu à l’église Notre-Dame mercredi.

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