L’AV-over-IP, ou audio/vidéo sur IP, est un sujet récurrent sur ce blog. De plus en plus d’acteurs du matriçage et de la distribution de signaux audio/vidéo proposent des gammes mixtes : soit basées sur du câblage classique (HDMI, DVI, DP…), soit sur du câblage réseau (IP). Cette deuxième possibilité se développe à vitesse grand V et pourrait devenir la norme dans quelques années. Du côté de l’audio, on assiste à la même révolution. Vous avez d’ailleurs peut-être déjà entendu parler de Dante ?
AoIP, pour faciliter le câblage avant tout
La vidéo sur IP répond à une problématique principale qui est le transport d’un flux sur de grandes longueurs. Les cordons HDMI, DVI et autres ne le permettent pas. En passant en IP, on se délivre du problème, que ce soit en cuivre ou en fibre.
La naissance de l’audio sur IP n’est pas due principalement à un problème de longueur de câblage. Les câbles audio analogiques symétriques ou numériques savent sans problème passer les flux audio sur de grandes longueurs. C’est la quantité de câblage qui était le problème. Avec toujours plus de pistes, de canaux, de micros, d’enceintes, de processeurs, il fallait multiplier le câblage dans des proportions énormes.
En passant en IP, chaque appareil audio possède sa sortie Ethernet. Sur le même principe que l’AV-over-IP, c’est le switch réseau qui joue le rôle de matrice « virtuelle ».
L’audio-over-IP ajoute une possibilité sans commune mesure avec la vidéo : on peut transmettre plusieurs dizaines de flux audio simultanément, sans compression, sur un seul câble réseau. En effet, la musique, même en haute résolution du type 24 bits/192kHz, occupera toujours beaucoup moins de place qu’un flux vidéo HD ou UHD. Cela signifie qu’en sortie d’une console audio 32 pistes, on n’a pas une prise Ethernet par piste, mais bien une seule prise Ethernet qui transmet les 32 pistes.
L’AoIP a pris beaucoup d’ampleur dans les studios, le broadcast ou la scène depuis quelques années. Malheureusement, plusieurs standards se partagent encore le marché et sont incompatibles entre eux. Mais le Dante (Digital Audio Network Through Ethernet) semble être en passe de devenir la référence. Il est aujourd’hui utilisé par des dizaines d’acteurs de l’audio professionnel, de JBL à Yamaha, en passant par AKG ou Sony.
En Dante, un câble Ethernet Gigabit peut transmettre simultanément 512 flux audio en 48 kHz sans compression.
De multiples interfaces pour transformer les entrées/sorties audio en Dante
Cependant, peu de ces fabricants proposent des produits Dante d’origine. On pourrait croire que la prudence a été de mise puisque l’on trouve essentiellement des interfaces ou des cartes d’extension chez la plupart d’entre eux. Le but de ces interfaces est de transformer les sorties analogiques ou numériques de n’importe quel produit audio en Dante. Et vice-versa.
C’est le cas de ce nouveau boîtier Neutrik NA2-IO-DLINE n illustration de l’article. Comme on le voit, il a une connexion réseau compatible Dante (en PoE pour s’auto-alimenter), deux entrées audio symétriques et deux sorties audio symétriques. On relie par exemple la sortie d’une source sur les entrées, le son de cette source sera alors disponible n’importe où sur le réseau. En utilisant deux de ces boîtiers, on compose typiquement un extendeur audio sur IP.
En résumé, comme l’AV sur IP existe pour la vidéo, l’audio sur IP est disponible pour l’audio. Lorsque vous ne pouvez pas faire passer de câbles directs pour récupérer un ou plusieurs signaux audio, vous pouvez très bien passer en IP. Notez d’ailleurs que Neutrik propose un couple d’extendeurs Dante sans fil ! (émetteur et récepteur)
Plus d’infos : Dante