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Dak’Art, une biennale d’art contemporain sous les meilleurs auspices

Publié le 21 mai 2018 par Aicasc @aica_sc

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Dak’Art, la biennale d’art africain contemporain organisée au Sénégal, rassemble plusieurs centaines d’artistes et de professionnels des arts ce mois-ci (3 mai-2 juin).

Pour cette treizième édition placée sous le signe de l’Heure Rouge, en référence à une tragédie d’Aimé Césaire, l’exposition internationale accueille 75 artistes venus de 33 pays dans le palais de justice désaffecté de Dakar. Cette année, la biennale rend hommage à l’une des plus grandes célébrités du pays, l’artiste Ousmane SOW (1935-2016) (mort en décembre 2016), dont le musée vient d’être inauguré dans sa maison de Dakar.

Artiste très attendu de la manifestation, le Franco-béninois Emo de Medeiros s’est fait remarquer par une gigantesque installation, véritable défi technique pour le bâtiment qui l’accueille. Sur 300 m2, des miroirs, des néons, une vingtaine de caméras de surveillance ainsi que des projections monumentales participent à une réflexion sur la technologie et sur l’humain. Le travail de cet artiste polyvalent a été exposé aux quatre coins du monde, dans des expositions personnelles et collectives (au palais de Tokyo en 2014, au salon d’art contemporain de Montrouge ainsi qu’à la biennale de Marrakech en 2016, etc.).

Un an de préparation (au lieu des 4 mois de l’édition précédente), une contribution financière de l’état sénégalais qui a doublée, et un espace d’exposition augmenté de 700m2 : cette biennale se veut résolument à la hauteur de l’engouement que suscite la création contemporaine africaine sur la scène internationale.

Car désormais l’art contemporain africain s’est fait une réputation dans les catalogues des ventes aux enchères ainsi que dans les galeries des pays riches.

Au cours de l’année 2017, les ventes spécialisées des sociétés Piasa, Cornette de Saint-Cyr et Artcurial et de Sotheby’s et Bonhams ont généré plusieurs dizaines de millions de dollars.

Le marché est particulièrement florissant en France, où les événements spécialisés se sont multipliés en 2017 : salon AKKA, expositions à la Villette (100% Afrique), à la Fondation Vuitton, aux Galeries Lafayettes (Africa Now), ou encore focus d’Art Paris Art Fair.

Cet intérêt médiatique se traduit par une certaine vitalité des résultats d’adjudication. Ainsi, à l’occasion de sa toute première vente spécialisée en mai 2017, Sotheby’s Londres réalisait 3,7 m$ de chiffre d’affaires et une dizaine de records d’enchères. Parmi eux, celui de Yinka SHONIBARE (1962) avec la sculpture Crash Willy. (Record que l’artiste a depuis battu avec une autre de ses sculptures Girl Balancing Knowledge, vendue 328 000$ chez Christie’s, presque trois fois son estimation haute.)

Autre exemple de cette envolée des prix, en février dernier chez Bonham’s, la toile Tutu de Ben Enwonwu, peint en 1974 mais retrouvée récemment dans un appartement de Londres, s’est vendue près de 2 millions de dollars, plus du triple de son estimation haute.

Londres est incontestablement la capitale du marché de l’art africain. Sur son continent d’origine, le marché est encore assez jeune, néanmoins la dynamique notable, renforcée par la visibilité qu’offre un événement tel que Dak’Art, devrait permettre l’émergence de nouveaux collectionneurs et favoriser un marché plus fluide et plus solide.


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