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Critique Ciné : Gueule d'Ange (2018)

Publié le 29 mai 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Gueule d’Ange // De Vanessa Filho. Avec Marion Cotillard et Ayline Aksoy-Etaix.


Présenté dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes 2018, Gueule d’Ange est un film terrifiant sur la difficulté d’être parents et de ne pas savoir comment faire pour élever un enfant. Gueule d’Ange nous embarque alors dans les aventures d’une jeune fille, Eli, surnommée par sa mère « Gueule d’Ange », livrée à elle-même et qui va petit à petit sombrer à cause des frasques de sa mère qu’elle tente d’imiter à sa façon. C’est un film bouleversant sur des âmes qui errent dans leur propre vie et qui manquent de direction et de repère. Car mine de rien, que cela soit Eli ou bien sa mère Marlène, on ne sait pas trop sur quel pied danser et surtout ce qui pourrait les raccrocher à la vie. Elles sont terrassées par les maux de la vie (l’alcool). La grande surprise de ce film c’est Ayline Aksoy-Etaix qui apporte au rôle de Gueule d’Ange une douceur innocente mais aussi une froideur glaçante. Bien entendu, pas besoin de présenter Marion Cotillard pour qui j’ai toujours autant d’admiration et qui dans ce rôle de bimbo fragile s’en sort très bien. Certaines scènes sont drôles (la chanson qu’elle chante au mariage) et d’autres sont déchirantes (les coulisses du spectacle de fin d’année, la ronde autour d’Eli pour dire qu’elle est folle et qu’elle pue l’alcool, la fin). Mais l’émotion monte très souvent dans des séquences étonnantes et riche en humanité.

Une jeune femme vit seule avec sa fille de huit ans. Une nuit, après une rencontre en boîte de nuit, la mère décide de partir, laissant son enfant livrée à elle-même.

Le choc de ces deux femmes (enfin, la mère et la fille) créé quelque chose d’étonnant, assez souvent anxiogène dans le bon sens du terme. C’est donc un drame, sur la maternité d’un côté et sur l’abandon de l’autre, sur être mère (mais dans le fond avoir du mal à l’assumer) avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Dans sa position de film aux personnages qui s’enfoncent constamment dans le pire, ressort alors quelque chose de très étonnant de la part de Gueule d’Ange. Le film s’avère alors émouvant et inconfortable à la fois. Vanessa Filho propose alors quelque chose d’étonnant d’une certaine façon, qui permet de créer un sujet dont le cinéma parle finalement peu. Ce n’est pas un fait divers, mais quelque chose qui, ancré dans le réel met la lumière sur quelque chose de complexe. Pour un premier film, je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à quelque chose de ce genre là alors que la réalisatrice s’appuie de façon intelligent sur le regard de la petite Eli « Gueule d’Ange ». Les plans serrés sur son visage sont assez étonnants et permettent de créer une vraie osmose et une expérience de cinéma étonnante.

Note : 8/10. En bref, une belle réussite.


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