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Affaire Weinstein, Mariage princier, plan Banlieues : Le direct, degré zéro de l’information télé.

Publié le 26 mai 2018 par Pierre Thivolet @pierrethivolet
 

Affaire Weinstein, Mariage princier, plan Banlieues : Le direct, degré zéro de l’information télé.

Regardez: Il ne se passe rien, mais c'est du breaking news !

Les direct – live – breaking news se succèdent et se ressemblent. Il ne se passe rien, on n’apprend rien, mais ça fait du temps d’antenne pour pas trop cher. En une semaine, il y d’abord eu les noces de la belle Meghan, l’heureuse gagnante du loto royal. Il paraît que la retransmission de ce superbe spectacle a battu des records d’audience, mais il était difficile d’y échapper. Sur toutes les chaînes, tous les plateaux, les directs depuis Windsor ont alterné avec des « experts » nous expliquant en quoi la monarchie était supérieure à la République, l’union entre un peuple et une famille royale ; Oubliant un peu vite que les anglais avaient été les premiers à couper la tête à leur roi, et que les Windsor étaient au trois-quarts allemands avant d’être anglais. Comme dirait Mélenchon (Si, si !) : En France nous ne sommes pas des sujets, mais des citoyens. Puis il y eu le direct pour l’annonce du plan banlieues depuis l’Elysée. Dès les premières minutes le président déclare : Il n’y aura pas de plan banlieues. On se dit : Bon, c’est terminé, A vous Cognacq-Jay. Eh ! bien non : Suit une heure et de min de direct où le Président occupe l’antenne dans une pose de télé prédicateur, micro en main, se baladant de droite à gauche et de gauche à droite, même les caméras avaient du mal à le suivre, elles qui normalement sont habituées à des Présidents scotchés à leurs pupitres. Une heure et demi résumable en 3 mn, mais une heure et demi d’antenne. C’est toujours ça de gagné, bien moins cher qu’envoyer des reporters sur les terrains de l’info. Et depuis deux jours c’est reparti avec les mêmes direct-live-breaking news depuis New York qui nous font vivre l’arrivée, la sortie, la rentrée, le départ de l’ancien producteur de cinéma Harvey Weinstein : « ouaye-stayne » ou « 20-chtin », chacun y va de sa prononciation. Où l’on ne voit rien, si ce n’est, mais est-ce une découverte, qu’aux Etats-Unis quand on a des couilles en or, et qu’on peut payer 10 millions de dollars de caution, on a beau être un porc, on ne passe pas par la case prison. Objection votre honneur. Bientôt les chaînes info n’auront plus qu’à se connecter en direct-live aux réseaux de caméras de surveillance urbaine. Il se passe toujours quelque chose dans nos rues, entre règlement de compte et incivilités, et en plus cela fera faire l’économie de journalistes.

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