Pose // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Ryan Murphy offre avec Pose sa toute dernière création avant son arrivée sur Netflix. Toujours associé à son bras droit Brad Falchuk (Glee, Nip/Tuck, Scream Queens, American Horror Story) et avec le jeune Steven Canals (Dead of Summer) il nous plonge dans les années 80 à New York dans une sous culture LGBT dont on parle si peu en télévision. Ce premier épisode est un sans faute, un grand moment au style travaillé et aux dialogues intelligents qui parviennent à développer des intrigues passionnantes et touchantes. S’il prend quelques clichés (le jeune afro-américain viré de sa famille chrétienne quand ils découvrent son homosexualité, la transsexuelle qui a le VIH, etc.), il tente d’en faire quelque chose de passionnant. Avec 1h17 pour ce premier épisode, Pose avait besoin de développer plusieurs personnages et c’est ce qu’elle fait. La première scène, ce vol dans un musée, est un moment bien plus intéressant que j’aurais probablement pu imaginer au départ. J’aime beaucoup le personnage de Damon (incarné par Ryan Jamaal Swain) car c’est notre porte d’entrée dans l’histoire de cette série et c’est là que Blanca (incarnée par MJ Rodriguez) entre en jeu. C’est elle qui veut être la mère adoptive de ces jeunes grays et trans qui ont du mal à trouver leur place dans la société ou dans leur propre famille, simplement car ils veulent faire ressortir quelque chose d’artistique.
Au coeur des années 80 à New York, alors que le luxe de l'ère Trump est en pleine émergence et que le SIDA commence à faire des ravages, Blanca Rodriguez sert de mère adoptive à de jeunes gays et trans issus de quartiers populaires qui rêvent de faire carrière dans le monde des arts. Elle les héberge, les conseille et les introduit à l'univers secret de la sous-culture LGBT. Ils forment une communauté soudée de néophytes et de parias qui tentent de trouver leur place dans un monde qui ne veut pas leur en faire une...
On retrouve alors ici pas mal de thématiques que Ryan Murphy utilise dans beaucoup de ses séries. Le VIH est une thématique qu’il a déjà traité par le passé et notamment dans American Crime Story : The Assassination of Gianni Versace. Si le sujet est traité de façon légèrement différente ici, il n’en reste pas moins passionnant. Car tout cela est raconté du point de vue d’un personnage qui sort du lot. Blanca n’est pas le personnage classique d’une série télévisée américaine. La série est pleine de beaux messages, notamment quand Blanca parle d’acceptation et d’amour à Damon dans ce diner. Ce n’est pas le seul moment étonnant de cet épisode qui parvient à émouvoir le téléspectateur que je suis. Car le résultat ici est une célébration du queer (et de la joie qu’il procure à ceux qui le pratique ou l’aime). On est immergés dans ce moment étonnant avec pas mal d’émotion. La série tente aussi de s’inspirer d’autres éléments célébration le luxe de l’ère Trump au travers du personnage de Matt (incarné par James Van Der Beek) qui est une sorte de sous Leonardo Dicaprio dans Le Loup de Wall Street travaillant dans la tour Trump de Manhattan. La scène de la cocaïne met encore en scène la drogue comme quelque chose qui ronge le monde (ce que le créateur a déjà fait depuis Nip/Tuck).
L’histoire associe alors Stan (incarné par Evan Peters, habitué lui aussi de Ryan Murphy) à toute cette aventure et je dois avouer que le duo me rend curieux de voir ce que la suite de la saison va faire. Dans ce premier épisode, Pose met en avant la joie, le glamour et quelque chose de particulièrement fun dans un monde qui n’est pas toujours accueillant mais que certains tentent de rendre beaucoup plus accueillant. Certaines scènes sont de très beaux tableaux et je sais très bien que c’est en grande partie car Ryan Murphy et cie ont toujours maîtrisé la musique dans les séries. La scène de « I Wanna Dance with Somebody » de Whitney avec Damon est justement l’un de ces moments forts.
Note : 10/10. En bref, une montagne russe émotionnellement riche.