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Le socialiste Pedro Sanchez, soutenu par une majorité hétéroclite et fragile, va diriger le nouveau gouvernement et tenter de desserrer le verrou budgétaire. Le risque pour la zone euro reste faible même si la durée de vie de ce gouvernement pourrait être courte avec de possibles élections à venir et leurs lots d’incertitudes. Mais ces évolutions politiques en Italie et en Espagne arrivent alors que ces deux pays connaissent une embellie durable. Le temps politique et le temps économique ne sont pas toujours synchronisés… M. Trump participe également à cette montée des tensions politiques. Le président s’occupe de son électorat en augmentant les droits de douane sur l’acier et l’aluminium pour l’Europe, le Canada et le Mexique. Le président américain continue en même temps de souffler le chaud et le froid avec la Chine. Ce sont de mauvais signaux pour le commerce international mais il est trop tôt pour parler de guerre commerciale. Les mesures de rétorsion seront réelles mais sans doute mesurées pour ne pas entraîner des réactions en chaîne. L’impact est aujourd’hui plus psychologique que réel et des solutions de compromis devraient finir par s’imposer.
Ces épisodes politiques ont entraîné un regain de volatilité sur les marchés. Pourtant, la toile de fond macroéconomique reste positive. La croissance américaine se prolonge et un nouveau cycle industriel l’alimente depuis plusieurs mois. L’inflation est pour l’instant sous contrôle, même si nous pensons toujours qu’elle devrait accélérer dans la seconde partie de l’année. Les craintes d’emballement des taux longs se sont récemment atténuées, le taux à 10 ans américain repassant même sous les 3%. En Europe également, les voyants sont au vert, même si le premier trimestre a légèrement déçu. Globalement, la croissance mondiale reste soutenue et nous ne voyons pas de changement de tendance à court terme. Dans l’environnement actuel, nous considérons qu’une correction supplémentaire des marchés actions, en réaction à ces événements politiques, offrira une occasion d’achat. L’Europe reste notre zone privilégiée, compte tenu de sa valorisation relative attractive.
A propos de l'auteur : Emmanuel Auboyneau et Xavier D'Ornellas sont gérants associés chez Amplegest.