Dostoïevski est en condamné au bagne, en Sibérie. Il en rapporte une étude anthropologique.
Le bagne ressemble au service militaire : toutes les classes de la population s'y côtoient. Ce qui permet à l'intellectuel de confronter ses théories sur le bien des peuples, pour lesquelles il est enfermé, à la réalité. Et de constater que le peuple n'en a rien à faire, et le méprise parce que, privé de ses privilèges, il est un faible. Il découvre aussi que l'homme s'habitue à tout. Quant aux vertus de l'enfermement, on peut en douter. Elles semblent au contraire tremper les caractères et les renforcer dans la certitude d'être des justes. D'ailleurs enferme-t-on réellement des criminels ? Les détenus semblent des gens hors du commun. S'ils ont tué, c'est la plupart du temps sur un coup de sang, ou par sens de l'honneur.