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On a parlé musique avec les Twinsmatic et le PDG de Beats

Publié le 20 juin 2018 par Sneakersaddict @Sneakersaddict
On a parlé musique avec les Twinsmatic et le PDG de Beats

De passage à Paris, Luke Wood, mélomane et président Beats by Dre, nous a convié une session studio en compagnie des Twinsmatic. Les producteurs français se sont démarqué ses dernières années grâce à un apport particulier à la scène musicale francophone. Après l’écoute de quelques tracks inédites, nous avons pu discuter avec les trois hôtes.

On a parlé musique avec les Twinsmatic et le PDG de Beats

“ le son français possède sa propre saveur, son propre twist et c’est toujours en avance sur son temps ”

On a parlé musique avec les Twinsmatic et le PDG de Beats

Luke tu passes souvent par Paris, est-ce que tu surveilles ce qu’il se passe sur la scène musicale parisienne et est-ce que tu pourrais nous décrire ce qui définit le son de Parisien selon toi ?

Luke : Je pense que la musique française en général est intéressante parce qu’elle revient aux fondements de la musique jazz des années 20 et 30. La musique française présente sa propre interprétation d’un mouvement, c’est toujours unique. Pour moi, une version française d’un morceau trap ou r&b ne ressemble pas à ce qu’il se fait actuellement à Miami ou ATL. C’est vraiment différent des autres sonorités du monde, le son français possède sa propre saveur, son propre twist et c’est toujours en avance sur son temps. Je pense que c’est parce que les Français ont toujours été des champions de l’avant garde en produisant des choses différentes et sont à l’origine d’une manière de penser créative. Tu parlais de musiques, mais c’est également des moments de live unique qui sont réalisés grâce aux sonorités françaises, c’est ça qui est vraiment intéressant dans la trap et le r&b. Ces moments sont uniques et ne ressemble pas à ce qu’on peut voir à Atlanta, Los Angeles ou Londres, c’est typiquement Français.

Nadeem Twinsmatic : Le son qui définit Paris pour moi c’est ce mélange de culture entre le son d’Afrique du Nord, d’Amérique du Nord et du Sud. Les artistes qu’on voit en France en ce moment s’inspirent de ce qu’il se passe autour et recréer leur propre genre. Ce qui est vraiment intéressant c’est qu’en France on à cette fameuse French Touch electo, un peu perdue aujourd’hui, mais qui pour moi va véritablement revenir et qui contribue encore aujourd’hui à définir le son Parisien.

Comment vous définiriez-vous par rapport aux autres producteurs de rap français, en matière de sonorité et des process de travail ?

Julian Twinsmatic : On ne se compare pas. Nous personnellement on estime évoluer à part du milieu, on essaye de définir notre propre approche en termes de production. Notre process est bien différent quand on regarde toutes ces vidéos des coulisses de la production des autres producteurs du milieu.

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Luke tes influences viennent du monde du rock, les Twinsmatic vous venez plus du monde du rap, c’est quoi le lien entre ces deux genres aujourd’hui ?

Twinsmatic : Le rock était à l’époque la musique la plus importante, maintenant c’est le rap, c’est simplement une évolution logique.

Luke : La culture rock était traditionnellement une voix dissidente (voice of opposition), elle puisait ses fondements dans la culture youth britannique. C’était les Beatles, c’était la culture dominante à l’époque et c’était surtout la culture des parents de la génération actuelle. Le punk c’était la voix du prolétariat de l’époque, de l’ensemble de cette classe travailleuse qui avait envie de dire FUCK! à la classe supérieure. On avait notre propre voix pour transmettre ce message et c’est la même chose avec la scène hip-hop actuelle, c’est la voix de l’opposition.

Aurjourd’hui, on entend des Trippie Red, Smokerppurp ou Travis Scott avec des sonorités et un esthétisme très inspiré du rock.

Luke : Pour moi Travis Scott c’est le parfait exemple d’une rockstar moderne. Il représente les deux facettes de la culture hip-hop et rock. La culture rock est toujours d’actualité, mais est devenue plus intellectuelle comme Arcade Fire ou LCD Soundsytem. Le message de Nas « We don’t wanna take this anymore », ça, c’est le monde du hip-hop.

On écoute désormais notre musique sur des plateformes de streaming avec une qualité de son pas toujours bonne, est-ce que ça influe dans la manière dont vous créée des casques ou vous produisez de la musique ?

Luke : C’est triste à dire, mais on perd réellement une bonne partie de cette qualité du mixage à l’écoute parce qu’on produit l’ensemble de notre musique sur tout un matériel Beats de très haute qualité. La plupart des gens n’en ont en réalité pas grand-chose à faire, ils ne réalisent pas vraiment que c’est un mix différent entre deux musiques. C’est très triste, mais la majorité des personnes ne font pas la différence entre la sonorité du vinyle, du mp3 ou du fichier wav.

Nadeem Twinsmatic : Il y a tellement de formats différents, diffusés sur tellement de matériels différents qu’il y a une énorme perdition.

Luke : La technologie streaming en tant que codec reste quand même vraiment bonne. Tout dépend après de la qualité du matériel de sortie. Si on n’écoute pas avec du matériel de qualité, ce codec ne sortira pas le son correctement. Il y a plein d’informations différentes transmises entre une écoute en studio, en casque ou en boîte et ces codecs doivent couvrir l’ensemble des besoins. En grandissant, j’ai compris que la musique c’était avant tout une identité. J’avais une grosse paire d’enceintes dans ma voiture, une paire de JBL dans ma chambre et c’est ça qui me à l’époque. Les mouvements de cette musique réalisée par des passionnés doivent être parfaitement retranscrits par le matériel. Je pense que c’est vraiment important d’avoir un bon feeling avec la musique que l’on écoute et ce feeling passe par du matériel audio de qualité.

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