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Un été avec Jean d’Ormesson (1)

Publié le 21 juin 2018 par Jacquesmercier @JacquesMercier

L’an dernier, je vous avais proposé de nous promener dans le Journal de Jules Renard. Cet été je suggère que vous me suiviez dans les phrases des écrits magnifiques de Jean d’Ormesson.

Nous commençons avec C’était bien, publié en 2003.

On parle pour demander de l’aide, pour réclamer du pain ou du sel, pour exprimer des sentiments d’affection ou de répulsion, pour donner des ordres, pour réciter des prières. Pourquoi écrit-on ? C’est une vieille question.

J’écrivais des romans pour tromper mon chagrin et le noyer sous les mots.

Peut-être Bach et Mozart composaient-ils des cantates et des airs d’opéra pour exprimer leur joie. Peut-être les peintres peignent-ils parce que le monde est beau. Je crois que les écrivains écrivent parce qu’ils éprouvent du chagrin. Je crois qu’il y a des livres parce qu’il y a du mal dans le monde et dans le cœur des hommes. Personne n’écrirait s’il n’y avait pas d’histoire. Et le moteur de l’histoire, c’est le mal.

Pour changer du chagrin en un peu de bonheur à l’aide de la grammaire.

La vie, comme l’univers, a une structure mathématique. S’il y a une clé du tout, elle n’est faite que de nombres. Les nombres sont le chiffre de Dieu.

La science ne cerne jamais qu’une illusion de réponse. Elle démonte tous les « Comment ? » qui s’emboîtent en abîme. Elle échoue devant le « Pourquoi ? » qui parviendrait seul à mettre fin au manège.

French Academician Jean d’Ormesson arrives to take part on January 17, 2014 in Paris, in the inauguration of a place in honour of French author Maurice Druon, member of the Academie Francaise and winner of the Prix Goncourt literary prize. Maurice Druon was a French resistant during WWII and one of the authors of the French Resistance song « Le Chant des Partisans » (Song of the Partisans). AFP PHOTO/KENZO TRIBOUILLARD


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