L'escroc est honnête. Il croit à ce qu'il dit. Du moins, si l'on suit les observations des psychologues. Explication : on est plus convainquant quand on croit que lorsque l'on ne croit pas.
Plus paradoxal. Les victimes de l'escroc pensent très souvent, correctement, qu'elles participent à une escroquerie. Mais, elles n'ont pas saisi qui était escroqué.
Où s'arrête l'escroquerie ? La plupart du temps, elle ne promet pas le Pérou. Une personne de talent ne demande qu'à l'exercer. Pour cela, elle ne réclame qu'un modeste salaire. Mais elle est incapable de trouver un employeur. L'escroc va lui faire croire qu'il peut l'aider. Cet escroc, d'ailleurs, ne va peut-être pas lui soutirer de l'argent. Il peut le faire travailler pour rien. Sans aller très loin, on trouve facilement des exemples de ce comportement : c'est ainsi que procèdent beaucoup de "donneurs d'ordres".
Durkheim aurait-il appelé l'escroquerie "fait social" ?