Sans chercher à atteindre l’illumination, le simple bonheur d’exister commence – les sages l’ont toujours dit – par la connaissance précise et approfondie de ce que l’on est soi-même. A tous les niveaux ! Si les atomes qui composent notre corps proviennent tous automatiquement, comme dit Hubert Reeves, d’étoiles géantes explosées, et si nos cellules sont organisées suivant un plan que le grand laboratoire de la vie a mis près de quatre milliards d’années à peaufiner, notre corps, notre souffle et notre esprit – ou plutôt notre « corps-âme-esprit » (ils sont inséparables) – constituent une merveille à côté de laquelle la plus belle des horloges de précision ressemble à un brouillon d’enfant de la maternelle.
C’est ainsi : ce que nous sommes en profondeur dépasse infiniment ce que notre mental peut concevoir. Cela ne nous interdit pas de nous en émerveiller. Mieux, d’en user pour nous rendre la vie plus heureuse et plus belle. Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple parmi des centaines, le caractère mystérieux de l’hypnose et de l’autohypnose ne nous empêche en rien de pratiquer cette forme de rêve éveillé dirigé pour nous soulager, guérir ou créer, révélant en nous un jeu de résonances extraordinaires entre nos mots et nos maux, nos croyances et nos états physiologiques, nos symboles et nos peurs. Nous sommes d’abord des corps. Mais des corps vivants, dansants et parlants, et cela représente un miracle permanent.