Je
n’aime plus Istanbul, le Bosphore
Plus
ses eaux turquoise
Ni
ses bateaux vapur
Le
Café Loti
Ou
les îles des Princes
Ma
mère est ma douleur
Je
n’aime pas les bazars
Pas
les zelliges, formes et couleurs
Ni
l’amabilité des Stambouliotes
Leur
empathie
Pas
les Temples pas les musées pas les mosquées
Le turban blanc d’Abraham M’indiffère Et l’empreinte du Prophète L’épée La barbe
Le
ridicule Derviche me donne le tournis
La
mélodie qu’écoulent le daf et le ney
M’exaspère
autant que les applaudissements nourris
Ma
mère est ma fêlure
Elle me regarde Persévère Longuement Et encore Creuse dans mon visage Dans mon chagrin Ma mère est mon impasse
Que
faire alors de tous les trésors
Du
reflet de la lune le soir
Seul
au monde devant le plan d’eau
Du
jardin de Sultanahmet
Ou
au cœur de la Küçük
Ayasofya camii
Quand
ma mère chemine à deux pouces
du rebord du monde
Ahmed Hanifi Istanbul, vendredi 22 juin 2018 2h15 ____________________
