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Le baiser

Par Vertuchou

Le vent qui court, lissant les lames déferlées,
Sur tes lèvres sécha leur haleine salée,
Et ton baiser, ce soir, a le goût de la mer ;
Il me plaît d'en garder l'âpre saveur intacte,
Car l'amour, dont il inscrivit l'image exacte,
Serait moins pénétrant s'il n'était point amer.

Ta bouche, en le scellant d'une empreinte brûlante,
Semble asservir plus fort celle qui le reçut,
Celle-là dont le coeur ne t'aura point déçu,
Qui garde, obstinément tenace et patiente,
L'ardent et douloureux bonheur qu'elle a choisi
Et librement t'a dit : "Je t'aime et me voici."

Jane Perdriel-Vaissière

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