Autant vous prévenir tout de suite : ce billet est tout sauf objectif, et probablement fortement influencé par les mois de grèves SNCF que nous avons vécus en France entre avril et juin. Mais qu’est-ce que ça fait du bien !
Les leaders syndicaux français adorent la Suisse, Genève, et accessoirement le franc suisse
Ils ont en effet critiqué les salaires des patrons, défendu les salariés opprimés qui gagnent le SMIC, défendu becs et ongles le droit du travail français… Pour autant, quand la Suisse leur a fait de l’œil avec des rémunérations bien généreuses, ils ont mis de côté tous les principes qui ont fait leur réputation et forgé leurs convictions pour accepter bien vite un joli contrat bien précaire, et des conditions d’emploi sans communes mesures avec celles, très protectrices, qu’on trouve en France.
« Mais comment cela est-il possible ? Pas eux, pas le dernier bastion de la lutte des classes ! » s’écriront ceux d’entre-vous atteints d’une grosse melanchonite.
Une tradition syndicale
Et pourtant si. Et c’est au Bureau International du Travail à Genève que ça se passe, et c’est même une tradition, tant la liste des délégués syndicaux français qui s’y sont retrouvés est longue. Et pour la petite histoire, Bernard Thibault, ancien leader de la CGT (que je croise régulièrement à la gare de Cornavin), aurait même « un peu » forcé la main de ses collègues pour s’y retrouver en bonne place. Une lecture attentive de cet article vous montrera ainsi que les petits arrangements entre amis ne sont pas réservés qu’aux partis traditionnels, les syndicats les pratiquent quand le jeu en vaut la chandelle, surtout à titre personnel.
Je souhaite donc la bienvenue en Suisse à tous ces anciens et futurs leaders syndicaux français, assurément des hommes de conviction.
J’aurais préféré que leur passage en Suisse puisse leur permettre de comprendre et d’appliquer en France, avec les patrons qui y sont aussi représentés, la Paix sociale, cette pratique archaïque qui consiste à s’écouter, se parler, et faire des compromis pour le bien de l’économie d’un pays et des travailleurs, avec comme résultat une 1ère place dans le classement des pays qui font le moins la grève. Mais il ne faut quand même pas trop leur en demander.
crédit photo : Fotolia @bakhtiarzein