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Oubliez le ROI, place au Time-to-Market !

Publié le 09 juillet 2018 par Fabrice Rault @fabrice_rault

ROI (Return on Investment), tout le monde n'avait que ce terme à la bouche il y a peu. Or celui-ci cède, au fur et à mesure, sa place au Time-to-Market.

Quel lien entre les deux ?

Le ROI mesure le rendement financier d'une action, un investissement ou de manière plus générale un projet une fois son implémentation finalisée. Ce rendement correspond au ratio économies annuelles à terme sur investissements réalisés de suite.

Le Time-to-Market (TTM) quant à lui mesure le temps nécessaire pour implémenter le résultat du projet en question. La notion de rendement n'intervient nullement dans sa définition.

Pourquoi ce shift depuis quelques années ?

Deux principales raisons : évolution rapide des marchés et l'accélération de l'innovation.

Certains prix de marchés sont de plus en plus volatiles pour des raisons aussi bien exogènes qu'endogènes. Le cas du transport maritime en est un bel exemple. A la sortie de la crise financière de 2008-2009 l'envolé des prix de transport maritime a conduit à un investissement massif dans ce secteur. Tous les indicateurs de rendement économique se trouvaient largement dans le vert. Quelques années plus tard après la livraison progressive de la flotte commandée, le secteur s'est trouvé en surcapacité et les prix se sont effondrés. Seuls les premiers ont pu profiter, pendant une courte période, des nouveaux navires performants à un prix attractif. Morale de l'histoire : les hypothèses d'un business case évoluent dans le temps et plus le time-to-market est long plus le risque de dérive est important.

L'accélération de l'innovation, aussi bénéfique qu'elle soit, a changé notre vision. Dans le monde actuel, aucune entreprise n'est à l'abri d'une rupture innovante chez un concurrent qui risque de révolutionner le marché en l'espace de quelques mois. Sur de nombreux marchés le premier arrivé, celui qui a gagné la course au time-to-market, rafle tout et ne laisse aucune chance aux retardataires. Demandez aux concurrents de Facebook et Uber ce que le retard leur a coûté. Vous ne les connaissez pas ? Well, that proves my point !

Illustration chiffrée

Prenons l'exemple d'une démarche d'amélioration amenant une réduction des coûts de 10% pour un produit dont les ventes annuelles sont à hauteur de 100M€. Si les investissements nécessaires s'élèvent à 10 M€ le ROI est de 1, et ça quel que soit le délai de mise en place et la durée de vie restant du produit.

Si la durée de vie du produit est de 10 ans et le Time-to-Market de 18 mois le gain moyen (non actualisé) sur les produits est de 7,5%. Chaque mois de retard de Time-to-Market se traduit par 0,08% de dégradation de ce chiffre.

En réduisant la durée de vie à 4 ans (ou encore en se limitant à un horizon de 4 ans), caeteris paribus, cet impact devient encore plus flagrant. Le gain moyen passe à 3,75% et un mois de retard de Time-to-Market équivaut à une dégradation de 0,21%.

De surcroît, en considérant des paramètres comme le coût financier des investissement et l'actualisation des gains le constat ne fait que s'aggraver.

Conclusion

D'une manière générale plus les investissements sont lourds, plus les délais de mise en place et le time-to-market par conséquent sont longs. Dans un contexte ou un léger retard peut entraîner d'importantes conséquences pour une entreprise, il n'est que logique de prioriser les actions rapides et mettre l'accent sur le time-to-market des grands projets. Ne ratez pas le train du TTM.


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