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Critique Ciné : Sicario 2 - La Guerre des Cartels (2018)

Publié le 10 juillet 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Sicario 2 : La Guerre des Cartels // De Stefano Sollima. Avec Benicio del Toro, Josh Brolin et Isabela Moner.


Sicario premier du nom était un très bon film, Sicario second du nom semble vouloir lancer une franchise dont Benicio Del Toro serait le héros mais le résultat est sacrément décevant. Pas totalement raté mais très décevant. Pourtant, Taylor Sheridan (Yellowstone) déjà à l’origine du script du premier est un bon scénariste mais ce second volet met énormément de temps à décoller. Le film mélange alors l’histoire des cartels au terrorisme afin de créer une sorte de brulot social sur la situation des Etats-Unis et la façon dont ils gèrent la guerre avec les cartels (et la drogue sur le territoire américain). On prend alors plusieurs points de vue : celui d’un jeune américain d’origine mexicaine enrôlé dans les sicarios, le gouvernement américain qui veut monter une guerre entre cartel afin de faire redescendre la pression et la vie personnelle de chacun de ses personnages. Sauf que la façon d’organiser la chose ne fonctionne pas vraiment dès le départ. Le film s’égare au début dans tout un tas d’intrigues sans chercher à rendre le truc particulièrement palpitant à mon grand regret. C’est Stefano Sollima (Gomorra, Suburra) qui se coltine alors la mise en scène de ce film avec sa propre vision, intéressante, même si ce n’est pas l’ingéniosité d’un Denis Villeneuve.

Les cartels mexicains font régner la terreur à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Rien ni personne ne semble pouvoir les contrer. L'agent fédéral Matt Graver fait de nouveau appel au mystérieux Alejandro pour enlever la jeune Isabela Reyes, fille du baron d'un des plus gros cartels afin de déclencher une guerre fratricide entre les gangs. Mais la situation dégénère et la jeune fille devient un risque potentiel dont il faut se débarrasser. Face à ce choix infâme, Alejandro en vient à remettre en question tout ce pour quoi il se bat depuis des années…

Cela fait tout de même plaisir de retrouver Benicio Del Toro dans le rôle d’Alejandro, un homme de fer que l’on ne peut finalement pas tuer. Il devient alors dans le scénario une sorte de super-héros des favelas, avec bien évidemment ce qu’il peut avoir de défauts. Le metteur en scène propose une approche différente en créant de la tension à tous les recoins. En axant le scénario sur ce qui va sûrement devenir une trilogie, petit à petit ce film perd de son intérêt car le film se concentre sur les intérêts d’un seul et même personnage quand le premier volet de la saga était là pour réellement nous plonger dans un problème américano-mexicain. Avec des twists particulièrement attendus et peu de prises de risques, le film manque alors un peu de punch et je m’attendais avec Taylor Sheridan à un scénario bien mieux construit, fourmillant d’idées. A chaque film qu’il a pu écrire, il avait su donner une vraie identité (Wind River et Sicario sont tout de même des antipodes) mais là, c’est un pur produit Hollywoodien là pour encaisser plus que reprendre l’idée de départ du premier film. De plus, l’un des enjeux du film : l’enlèvement d’Isabel Reyes, n’a finalement aucun intérêt car cela ne mène nulle part (ou presque). Dommage.

Note : 5/10. En bref, un film décevant duquel j’attendais plus que la simple suite ramasse pognon.


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