Entre 1994 et 2004, le service de l’Inventaire du patrimoine culturel a étudié les canaux du centre de la France, soit 800 kilomètres d’un réseau de six voies d’eau : les canaux de Briare, d’Orléans, du Loing, de Berry, de la Sauldre et le canal latéral à la Loire. Ces voies navigables traversent dix départements répartis dans cinq régions : le Centre (Cher, Loiret, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire), la Bourgogne (Yonne, Nièvre, Saône-et-Loire), l’Auvergne (Allier), Rhône-Alpes (Loire) et l’Île-de-France (Seine-et-Marne).
Il s’agissait d’aborder les ouvrages de ces canaux pour aboutir à une mise en valeur et à la protection raisonnée, au titre des Monuments historiques, de certains sites caractéristiques ou exceptionnels. Révélation d’un patrimoine méconnu, ce travail a également permis de considérer le canal sous différents aspects : élément formateur d’un réseau, vecteur économique et commercial, initiateur d’innovations techniques et créateur de paysages.
Fruit de cette enquête approfondie et largement documentée, ce volume de la collection nationale des Images du patrimoine retrace d’abord de manière chronologique, de la fin du XV° siècle à nos jours, la formation de ce réseau artificiel navigable au cœur du bassin de la Loire. La seconde partie, un patrimoine en images, présente une sélection commentée des plus beaux ouvrages architecturaux liés aux canaux.
Les canaux du centre de la France (800 kilomètres de linéaire) constituent une bonne partie du bassin navigable de la Loire. L’ouverture des premiers canaux de ce bassin, ceux de Briare, d’Orléans et du Loing aux XVIIe et XVIIIe siècles, est due à la volonté d’unification politique du pays par la navigation intérieure et à la nécessité d’approvisionner la capitale. Ces réalisations s’inscrivent dans l’hypothèse d’une Loire navigable, ce qui n’est plus vraiment le cas au début du XIXe siècle. Les ingénieurs proposent alors de creuser un canal latéral au fleuve et, à la même époque, le canal de Berry pallie également les difficultés de navigation sur le Cher. La volonté de densification du réseau navigable est très forte et certains canaux d’intérêt très local, le canal de la Sauldre notamment, sont encore réalisés durant le troisième quart du XIXe siècle.
Pendant longtemps, on n’a guère prêté attention au patrimoine que constituent les canaux, peut-être parce qu’aujourd’hui, ils appartiennent au paysage et qu’ils semblent avoir toujours existé. Pourtant, les ouvrages qui les composent témoignent d’une grande qualité tant architecturale que technique : écluses, déversoirs, ponts, ponts-canaux, système d’alimentation en eau, maisons éclusières, tous ces aménagements attestent de la capacité des ingénieurs des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles à allier patrimoine naturel et patrimoine bâti.
Le tourisme fluvial, en plein essor, ne s’y est pas trompé : les canaux montrent à celui qui sait voguer ou cheminer le long de leurs cours qu’ils méritent qu’on s’y arrête.
(présentation de l'éditeur)
"Entre fleuves et rivières, les canaux du Centre de la France", texte de Valérie Mauret-Cribellier, photographies de Robert Malnoury et Mariusz Hermanowicz, Agence Lieux Dits, Collection images du patrimoine n°245 2008, 104 pages, 240 illustrations.