Magazine Info Locale

L'impasse des "blacks blocs"

Publié le 06 mai 2018 par Jplegrand

Selon les médias de l'idéologie dominante, la manifestation "pot-au-feu" du samedi 5 mai à Paris a été un bide dont les initiateurs, en particulier les responsables de la France insoumise, seraient en connexion avec les casseurs du 1er mai, ces personnes vêtus de noir et masquées qui ont saccagé un Mac-do et des commerces.

Ces casseurs dits "blacks blocs" sont capables de se regrouper très rapidement lors de manifestations sur la voie publique, en s'aidant des réseaux sociaux, en organisant des coups visant la médiatisation qu'ils obtiennent par leur violence fulgurante et la complaisance que leur accordent certains médias et le pouvoir.

Ils auraient leurs théoriciens : se proclamant de la lutte anti-capitaliste, ils espèrent rassembler des exploités pour les entrainer dans un combat, par des moyens violents, contre l'ordre actuel. Sociologiquement issus de la petite et moyenne bourgeoisie intellectuelle et pas des classes populaires, ces militants emploient la violence contre la violence du capital en visant ce qu'ils considèrent des symboles du système.

Ils sont certainement de plus en plus nombreux, même si ils ne représentent que quelques centaines de militants actifs, à exprimer la crainte de la couche sociale dont ils sont issus et que l'ultra capitalisme de Macron va exclure de la possibilité d'intégrer le monde très fermé de la caste des ultra-riches. Cette petite et moyenne bourgeoisie, Macron ne pourra pas la laisser se développer car le capitalisme ultra-libéral a de moins en moins à lui offrir.

D'ailleurs une autre partie de ces jeunes de la petite et moyenne bourgeoisie est en concurrence au sein même de LREM pour tenter de se hisser à la direction de l'appareil et obtenir leur place dans la "caste". Gageons qu'à l'occasion des municipales , ils seront nombreux à se bousculer pour obtenir cette place, ce qui ne leur permettra de n'être que devant le portail du domaine de la caste pour ceux qui seront élus.

En effet Macron ne défend pas les intérêts de toute la bourgeoisie mais seulement ceux de la fraction la plus riche du fait même qu'il vise à une accumulation de moins en moins partagée au sein de la bourgeoisie puisque la rentabilité du capital est elle un ogre dévoreuse de ses propres enfants. Macron sait très bien que sa politique heurte une partie des jeunes bourgeois petits et moyens qui craignent de ne pas pouvoir connaître les conditions de promotion sociale que connurent leurs parents.

En utilisant la violence pour attirer l'attention des médias, ces jeunes dénoncent certes les symboles du capitalisme mais ils entraineraient le mouvement populaire dans une impasse si ils étaient suivis. Ils procèdent comme la bourgeoisie sait faire depuis la révolution de 1789, l'utilisation de la violence comme moyen politique contre les autres classes. La crainte que la politique de Macron les prolétarise devient leur préoccupation majeure, certes légitime, mais les moyens qu'ils emploient relèvent d'un gauchisme dangereux et totalement contre-productif pour la lutte des exploités.

L'histoire montre que les agissements de ces groupes gauchistes ne peuvent que favoriser la propagande du capital et détourner la grande masse des citoyens de la lutte révolutionnaire.

Sur le fond même de la transformation sociale, il est évident que toute tentative violente de renverser le capitalisme, même victorieuse, conduirait à l'échec en définitive. Puisque ce serait moralement, philosophiquement, politiquement, une pratique considérant que la violence de classe doit être retournée contre leurs auteurs par une autre violence de classe. Ce serait donner raison à la bourgeoisie et aux rapports de classe qui depuis des siècles ont permis à une classe dominante d'opprimer toutes les autres.

Or l'émancipation humaine ne commence pas après la prise du pouvoir, elle en est une condition intrinsèque. Il faut donc que les révolutionnaires pratiquent, inventent dans la lutte, par la lutte, des méthodes démocratiques de masse pour cette prise du pouvoir.

On a vu dans l'Histoire combien la violence s'était toujours retournée contre ses propres auteurs, fussent-ils des révolutionnaires.

Ce sont les masses qui par leur nombre peuvent neutraliser la violence et ce sont elles qui par leur conscience politique peuvent construire le processus révolutionnaire.

Le pouvoir du capital le sait très bien et il enrage du succès de la manifstation du 5 mai, pacifique, colorée, gaie, joyeuse à l'image de l'émancipation pour laquelle les révolutionnaires combattent.

Bravo donc pour cette première étape de la convergence des luttes. Continuons, on ne lâche rien !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jplegrand 1025 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine