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[Critique] Tully

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Tully

[Critique] Tully
Marlo (Charlize Theron), la petite quarantaine, vient d’avoir son troisième enfant. Entre son corps malmené par les grossesses qu’elle ne reconnaît plus, les nuits sans sommeil, les repas à préparer, les lessives incessantes et ses deux aînés qui ne lui laissent aucun répit, elle est au bout du rouleau. Un soir, son frère lui propose de lui offrir, comme cadeau de naissance, une nounou de nuit. D’abord réticente, elle finit par accepter. Du jour au lendemain, sa vie va changer avec l’arrivée de Tully (Mackenzie Davis).

Avec des films comme Juno ou, plus récemment, Young Adult, Jason Reitman s’est imposé comme un réalisateur capable de livrer un regard acéré, mais toujours sincère et réaliste, sur des thématiques délicates pas – nécessairement – souvent exploitées au cinéma. Son dernier film, Tully, ne déroge pas à la règle puisqu’à travers le quotidien de cette mère complètement dépassée par un mari distant et des enfants demandant beaucoup d’attention, le cinéaste aborde la difficile question de la dépression post-partum, et des conséquences dramatiques qu’elle peut engendrer. Il en découle, du coup, un long-métrage s’inscrivant dans une veine naturellement sombre et mélancolique, qui traite son sujet sans détour ni jugement. Pour autant, l’écriture mordante de Diablo Cody, la fidèle scénariste de Reitman, réserve tout de même son lot de légèretés pour atténuer quelque peu la noirceur ambiante. Une noirceur également tempérée par le personnage de Tully, dont la luminosité immédiate contraste avec la morosité de Marlo.

[Critique] Tully
En parlant de personnage, au-delà du scénario, le film tire assurément sa force de ses deux rôles féminins, Charlize Theron et Mackenzie Davis éclipsant totalement le reste du casting. Si la première impressionne à nouveau par son charisme, sa sensibilité et sa subtilité dans la peau de cette mère dépressive bousculée par une jeunesse oubliée, c’est néanmoins surtout ici Mackenzie Davis qui marque les esprits. Absolument rayonnante, la jeune actrice irradie effectivement l’écran à chacune de ses apparitions, apportant une étincelle bienvenue au quotidien sans saveur de Marlo. Malgré ce constat réjouissant, on pourra toutefois reprocher à l’ensemble un léger manque d’émotion, celle-ci ne survenant vraiment qu’à de trop rares occasions, et uniquement à travers l’interprétation touchante de Charlize Theron. Dans le même esprit, si la mise en scène de Jason Reitman se révèle plutôt convaincante, elle ne transcende jamais non plus le récit. Enfin, la pirouette scénaristique finale paraît aussi un peu superflue tant l’histoire n’en avait pas besoin pour susciter l’adhésion et la réflexion.

Fidèle à sa réputation, Jason Reitman livre donc, avec Tully, une comédie dramatique sincère et réaliste sur un sujet de société rarement traité au cinéma : la dépression post-partum. Porté par deux actrices éblouissantes, superbes Charlize Theron et Mackenzie Davis, le film compense ses quelques faiblesses par une authenticité désarmante.


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