Camping à la plage (2)
La plage d’Hendaye ressemble aux Ramblas : il y a autant d’Espagnols et tout le monde, des centaines de personnes, marchent au bord de l’eau, aller puis retour, sorte de thalassothérapie du pauvre. Les corps, jeunes, fripés, bronzés, blancs, difformes… s’exposent sans retenue, l’indifférence est de mise, se croisent, se contournent, s’évitent… La marée basse du matin est le moment privilégié de cette promenade quotidienne.
La plage reste tout au long de la journée un formidable spectacle, y cohabitent tant de personnes différentes ! Depuis quelques années, Hendaye est devenue un spot de surf, ce qui fait sourire puisque c’est la plage du Pays basque la plus calme. Effet Lizarazu ? De la vague géante Belharra dont le journal Sud-Ouest nous offre une vidéo à chaque réveil ? En tout cas, les écoles de surf ont poussé comme des champignons.
Je regarde un groupe de jeunes stagiaires qui s’entraînent avec leur moniteur dans les vaguelettes quand tout à coup tout le monde se fige, le regard rivé sur une sirène, en maillot vert deux pièces, à la plastique parfaite, qui surgit soudain (on imagine du fond des flots), bien fléchie sur sa planche turquoise, et qui surfe avec maestria la vague !
Mais c’est une autre jeune fille, à l’autre bout de la plage qui me procurera une émotion bien plus vive. Là, il y a une handi-plage. Un tapis bleu déroulé trace le chemin des « chariots de baignade » (le langage défaille, comment les nommer ?) Dans l’un d’eux est assise une jeune handicapée qui profite de l’océan avec le sourire le plus réjoui et radieux qui m’ait été donné à voir depuis bien longtemps !
Colette Milhé