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Critique Ciné : Revenge (2018)

Publié le 16 août 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Revenge // De Coralie Fargeat. Avec Matilda Lutz, Kevin Janssens et Vincent Colombe.


Le revenge porn est souvent un genre fabuleux. C’est en tout cas ce que Coralie Fargeat (Les Fées Cloches) a envie de démontrer dans son premier long métrage. Le film est la plupart du temps brillant dans son utilisation des couleurs et des lieux afin de rendre la course contre la montre de notre héroïne comme quelque chose de particulièrement palpitant. Mais c’est aussi avant tout sur le talent de Matilda Anna Ingrid Lutz que Revenge se repose. Cette dernière, vu dans le reboot de Le Cercle : Rings ou encore The Divorce Party, démontre ici une certaine capacité à se muer en tueuse sans vergogne qui n’a qu’une seule envie en tête : se venger de ceux qui ont voulu la tuer. Le film est alors rapidement punchy et ultra violent, où chaque scène de meurtre devient rapidement gore. Le sang, très rouge, percute ce désert où la chaleur assommante pourrait rendre complètement cinglé n’importe qui. Sans situer réellement le film, nous sommes surtout dans une zone désertique de canyons où notre héroïne se bat pour survivre mais aussi se venger des hommes. Derrière Revenge se cache un message ultra féministe à destination de ces femmes violées qui ont besoin d’exprimer ce qu’elles ressentent. Je ne dirais pas d’aller jusqu’au meurtre mais tout de même, le propos violent de Revenge est intéressant.

Trois riches chefs d’entreprise quarantenaires, mariés et bons pères de famille se retrouvent pour leur partie de chasse annuelle dans une zone désertique de canyons. Un moyen pour eux d’évacuer leur stress et d’affirmer leur virilité armes à la main. Mais cette fois, l’un d’eux est venu avec sa jeune maîtresse, une lolita ultra sexy qui attise rapidement la convoitise des deux autres... Les choses dérapent... Dans l'enfer du désert, la jeune femme laissée pour morte reprend vie... Et la partie de chasse se transforme en une impitoyable chasse à l'homme...

Revenge se suit donc comme un revenge porn, avec un côté film d’horreur sur les bords, mais aussi de chasse à l’homme par une femme qui fait de ce thriller un film efficace. La mise en scène de Coralie Fargeat est elle aussi très importante. Elle est maîtrisée du début à la fin, graphique et surtout très pop. L’utilisation des couleurs flashy est intéressante et je ne suis pas surpris que le film ait autant séduit certains festivals dont celui de Toronto en septembre 2017. J’étais passé malgré moi à côté de ce film au cinéma et je dois avouer que je le regrette amèrement. Surtout que Revenge a le bon mauvais goût de tomber dans certaines facilités narratives pour mieux nous offrir ce spectacle gore sans aucune limite. Le film devient alors rapidement décomplexé, alors qu’habituellement le cinéma français n’arrive pas à sortir des carcans que l’on a l’impression de voir bloquer un tel film d’être produit. Pas de réalisme social nécessaire, point de choses qui nécessite d’être dans un monde particulier, juste un film où tout le monde doit passer par la morte. Une scène, particulièrement sanglante, à la fin du film, démontre parfaitement à quel point Revenge est une réussite. On tourne en rond dans ce désert mais il se passe toujours quelque chose à un coin de couloir, ou aux abords d’une falaise.

Note : 8/10. En bref, original et efficace.

Date de sortie : 7 février 2018


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