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Critique Ciné : Carnivores (2018)

Publié le 17 août 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Carnivores // De Jérémie Renier et Yannick Renier. Avec Leïla Bekhti et Zita Hanrot.


L’été est toujours un bon moment pour rattraper des petits films français que j’avais abandonné au cinéma par manque de temps et Carnivores en fait partie. L’idée de départ me plaisait énormément et j’étais donc plus que curieux de découvrir ce que les frères Renier pouvaient bien offrir. Pour leur premier métrage, les frères Renier nous plongent alors dans un thriller psychologique intéressant entre deux soeurs dont l’une cherche plus ou moins à manger l’autre. Par jalousie ? Sûrement. Le propos du film ne tourne bien évidemment pas que autour du titre de celui-ci, car c’est aussi la relation complexe qu’il y a entre les deux femmes qui est mise en exergue. Le film apparait rapidement comme un thriller sous tension dans la première partie avant de se transformer en une sorte de métrage attachant et intrigant. On se demande à chaque fois ce qu’il va se passer dans la scène suivante, ce qui dans un sens est une bonne chose pour le genre exploité. Ce qui fait tout l’intérêt de ce film, ce n’est pas toujours le scénario qui flotte par moment, mais bel et bien Leïla Bekhti qui crève l’écran dans ce rôle de femme jalouse et maligne derrière ses petites lunettes de première de la classe.

Mona rêve depuis toujours d’être comédienne.
Au sortir du Conservatoire, elle est promise à un avenir brillant mais c’est Sam, sa sœur cadette, qui se fait repérer et devient rapidement une actrice de renom.
À l’aube de la trentaine, à court de ressources, Mona est contrainte d’emménager chez sa sœur qui, fragilisée par un tournage éprouvant, lui propose de devenir son assistante.
Sam néglige peu à peu son rôle d'actrice, d'épouse, de mère et finit par perdre pied. Ces rôles que Sam délaisse, Mona comprend qu'elle doit s'en emparer.

Carnivores sait alors jouer avec les nerfs du spectateur de façon plutôt habile où dans la seconde partie du film, celui-ci change presque radicalement de style pour se rapprocher un peu plus de la psychologie de Mona. Le film est donc relativement prometteur quant à la carrière de ces frères réalisateurs, mais il y a aussi des défauts qui viennent par moment gâcher un peu notre plaisir. La mise en scène a un style bien à elle, ce qui donne au film une élégance différente des films français habituels. On se rapproche alors plus d’un cinéma européen, et des thrillers modernes (et français) de ces dernières années. La seule erreur fondamentale de Carnivores est sûrement de vouloir suivre uniquement le point de vue de Mona, alors que le personnage de Sam aurait sûrement mérité d’être un peu plus mis en avant. Notamment lors de sa fugue. Tout cela n’aide pas vraiment à équilibrer le film et donc à s’attacher à Sam alors que cette dernière est au fond aussi importante que Mona dans cette histoire. Mais on va dire que le côté un peu décevant de cette histoire n’est pas une raison suffisante pour passer à côté de Carnivores. Bien au contraire, ce petit film saura probablement vous séduire si vous cherchez quelque chose de plus original que les films français qui inondent nos cinémas.

Note : 6/10. En bref, pas brillant mais une petite trouvaille qui repose sur de jeunes réalisateurs à suivre et sur une Leïla Bekhti parfaite.

Date de sortie : 28 mars 2018


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