Magazine Société

Ayiti au PAS d’un départ boiteux

Publié le 18 août 2018 par A1y8i0t4i

Met en doute l'auscultation du gouvernement déterminant l'urgence réelle.

Attire l'attention sur le manque de vertu du Programme d'Apaisement Social (PAS) en statuant sur l'éducation comme un mauvais tremplin.

Expose l'incohérence du Petro-Caribe comme bouée de sauvetage.

Questionne la fierté nationale avec le dernier IV-périple du président.

I- Quelle auscultation clinique !

II- Le manque de vertu du PAS

Passant leur vie adulte à ne rien faire et toujours dépendant de leurs parents, ils deviennent des gâchis sociaux qui sont prêts à tout faire pour maximiser leur bien-être. Tel est encore un élément qui joue négativement sur une plus grande allocation de ressources en éducation relativement au secteur de production. Qu'en est-il de l'investissement des parents qui se sont sacrifiés pour assurer l'éducation de leurs enfants ? C'est sûr qu'ils ne l'ont pas fait pour qu'ils deviennent chômeurs. Qu'en est-il de l'assistance de l'Etat pour élever le niveau de vie de la société via l'éducation ? Loin de dire que c'est du gaspillage, je pense que le calcul de la priorité est faussé.

Si en toute objectivité, l'étude révèle que la renaissance de l'industrie de chaussures est le secteur porteur par rapport à l'éducation pour lancer l'économie, le gouvernement doit le viser en allouant une plus grande part de ses ressources. Par exemple, en Temps 1, l'industrie de chaussures et l'éducation s'avèrent très urgentes pendant que l'Etat dispose de 1000 unités de ressources.Suivant la logique du départage, peut-être 800 unités de ressources seraient dirigées vers l'industrie de chaussures et 200 vers l'éducation. Si en Temps 2, une même quantité de ressources est disponible, pendant qu'il y a une nette progression de l'industrie de chaussures avec tous les effets d'entraînement escomptés et qu'il s'agit simplement d'entretenir l'investissement initial fait en Temps 1,il est très correct de réduire l'allocation faite à l'industrie de chaussures au bénéfice de l'éducation.

Les bailleurs de fonds ne financeront jamais un plan de développement social. Il ne leur coûte rien de faire des promesses. S'ils ne voient aucun plan capable de montrer comment le pays peut se créer ses propres ressources, ils n'avanceront pas des fonds dans une activité sociale qui n'apporte aucun rendement. Dans le cas contraire, ils risquent de s'empêtrer dans le cercle vicieux d'assistance à un pays incapable de prendre en main ses responsabilités. Comment convaincre ces bailleurs de fonds que l'éducation, la santé et la construction de routes etc. sont des axes prioritaires avec un bilan de 7 milliards ? D'ailleurs, chez eux, c'est sous de fortes pressions des contribuables qu'ils acceptent de financer ces programmes sociaux. Ils accentuent plutôt sur des activités économiques capables de générer des revenus, en mettant en place un cadre approprié et en concevant des politiques macroéconomiques encourageant l'investissement privé. Pourquoi devraient-ils tourner casaque en face d'un rêveur qui ne fait que nuire ? Ils savent tous que les programmes sociaux ne font qu'absorber les fonds disponibles.

Ainsi, le gouvernement aura une plus grande marge de manœuvre pour remplir sa fonction primordiale d'agent de sécurité, et justifier celle de l'Etat-providence. N'étant pas un agent de production, il se déchargera de la lourde responsabilité d'embaucher monsieur tout le monde.Le revenu public, qui dépend de ce que gagne celui-ci comme revenu dans ses activités, petit qu'il soit, si bien géré, permettra à l'Etat de garantir la sécurité collective, le droit de chaque individu de se réaliser, de jouir de ce qui lui est dû et d'exiger des autres le respect des accords passés entre eux. Son budget étant dégagé, il pourra justement assister ceux qui sont automatiquement exclus du système de marché dont le prix leur interdit l'accès aux biens et services nécessaires à leur survie. Ce sont ceux issus d'une famille pauvre et les handicapés physiques et mentaux qui risquent de demeurer dans la pauvreté sans un emploi. Avec un revenu zéro, ils ne pourront jamais prendre en charge le coût de leur bien-être.

III- L'incohérence du Petro-caribe

Intuitivement, c'est une aubaine à ne pas rater, parce que les 4 gourdes ou moins que 4 gourdes sont négligeables. Cependant, il suffit de quelques secondes de réflexions pour se dire que c'est trop beau pour être vrai. D'une part, il y a une incertitude sur comment la première tranche de 600 gourdes va être utilisée avant d'être restituée dans 90 jours. D'autre part, il faut se demander combien négligeables sont les 4 gourdes quand le taux de 1% sera cumulé sur tout ce qui reste à payer pendant les 25 ans. Le mieux serait de rembourser les 400 gourdes le plus vite possible. Cependant, si c'était le cas, le programme petro-caribe serait vide de sens. La latitude permise pour payer avec un taux d'intérêt très bas semble valoir le coût. C'est pour dire que ce ne serait pas rationnel de rembourser les 400 gourdes très vite.

Le petro-caribe défie cette logique financière. Techniquement, n'étant pas un producteur de biens et de services capables de générer des profits, l'Etat dépend entièrement des prélèvements d'impôts sur les agents économiques. Dans ce cas, il ne pourra en aucun cas et en aucun moment générer les 400 gourdes déjà consommées sans la moindre production, ni les 4 gourdes à ajouter. Ce ne serait pas un problème dans le cas où monsieur tout le monde n'était pas quasiment à la charge de l'Etat et gagnait son propre revenu à la sueur de son front. Vu qu'aucune activité productive capable de créer des emplois n'est mise en branle par ces fonds, comment le gouvernement va-t-il rembourser cette dette ? Je crains que la torsion des bourses du citoyen qui déjà n'en a pas une soit la réponse. Ce qui va davantage aggraver la situation. L'acte rationnel est donc de quitter le petro-caribe ; sinon il faut utiliser ces fonds dans la mise en place d'une structure capable de stimuler les activités productives. Si plutôt, le gouvernement persiste dans son agenda social, Ayiti aura une dette énorme vis-à-vis du Venezuela et les générations futures vont en pâtir.

IV- La fierté nationale en question

Avec quel courage peut-on espérer convaincre des mordus du business de venir investir dans ce petit pays grand producteur d'externalités négatives. En parler même tout bas insulte l'intelligence de l'entrepreneur maximisateur. Si l'entrepreneur ayitien lui-même n'a aucune garantie de son investissement dans son propre pays, avec quels mots magiques souhaite-t-on que la délégation présidentielle haïtienne dans son périple européen chuchote aux chefs d'entreprises français de venir investir dans le pays (Le Nouvelliste, 30 juin-2 juillet, No : 37419) ? Comment l'exprimer avec conviction quand on est incapable de garantir la libre circulation des individus, le droit à la propriété et au respect des contrats. La remonté en force de l'insécurité et l'expérience de la Digicelle (avec le problème d'interconnexion) en Ayiti comme investisseur étranger n'en disent-ils pas assez ? Si les autres par humanisme veulent aider, ils ne sont quand même pas dupes.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


A1y8i0t4i 360 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine