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Critique Ciné : Une Pluie sans Fin (2018)

Publié le 20 août 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Une Pluie sans Fin // De Dong Yue. Avec Duan Yihong et Jiang Yiyan.


Présenté comme un thriller, Une Pluie sans Fin ressemble un peu plus à un drame social ce qui dans un sens n’est pas une mauvaise chose mais disons que la promesse d’un polar pluvieux n’est pas toujours respectée. Dans les grandes lignes, Une Pluie sans Fin n’est pas sans faire penser à un ersatz mal dégrossi de Memories of Murder, le chef d’oeuvre de Bong Joon-ho. Et dès que l’on commence à comparer les deux films, c’est là qu’il y a un vrai problème. Car le film ne tient pas vraiment la bonne ligne de conduite et se contente alors de nous délivrer ce qui se fait de plus facile. La tension n’est donc pas omniprésente malgré la présence de la pluie constante qui permet de canaliser le film et le spectateur. Mais tout cela ne va pas vraiment loin, oubliant la profondeur de la romance (et pour le coup, la romance de Yu est sacrément mal fichue dans Une Pluie sans Fin), le mélange des genres (sur fond de rétrocession de Hong Kong, de fin de l’ère industrielle - achevée par la destruction des usines en 2008 -, etc.). Du coup, Une Pluie sans Fin joue énormément sur son effet de style qu’est le temps pluvieux. C’est beau à l’écran et Dong Yue fait de son mieux pour que l’on puisse le ressentir.

1997. À quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong, la Chine va vivre de grands changements… Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une vieille usine, dans le Sud du pays, enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes. Alors que la police piétine, cette enquête va très vite devenir une véritable obsession pour Yu… puis sa raison de vivre.

Mais voilà, une fois la forme passée, le fond ne parvient jamais vraiment à surélever le film et donc à nous proposer quelque chose de dense de bout en bout. Le twist final, qui nous donne enfin la révélation que l’on attend tous est un peu tiré par les cheveux (bien que légèrement cocasse dans un sens). On retrouve alors ici l’humour chinois et cette façon de décontracter le spectateur à la fin d’un film oppressant mais ce n’est pas suffisant une fois de plus. Les mystères ne sont pas toujours bien tenus car le film manque d’aisance. On sent que les roues se prennent souvent dans la boue et que la voiture a alors un peu de mal à redémarrer. Si les paysages industriels sont intéressants et permettent de créer un terrain de jeu fascinant pour ce genre d’histoires, Memories of Murder est peut-être le film qu’il faudrait voir ou revoir au cinéma, plutôt que de nous assommer avec Une Pluie sans Fin. Le film n’est pas dégueulasse et/ou totalement raté mais il ne nous offre pas suffisamment de bons ingrédients pour se laisser prendre au jeu et c’est justement ce qu’il y a de plus dommage là dedans.

Note : 4/10. En bref, je m’attendais à être scotché, mais ce n’est qu’un ersatz mal dégrossi de Memories of Murder. Dommage.


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