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Critique Ciné : Marvin ou la Belle Éducation (2017)

Publié le 22 août 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Marvin ou la Belle Éducation // De Anne Fontaine. Avec Finnegan Oldfield, Grégory Gadebois et Catherine Mouchet.


Anne Fontaine, plus connue pour avoir mis en scène Entre ses mains (2005) ou encore l’excellent Les Innocentes (2015), décide avec Marvin ou la Belle Éducation de raconter la difficulté d’être gay et de vivre dans une famille et un village homophobe. Tout cela va alors conduire notre héros à quitter sa famille et l’intolérance qui règne dans ce petit village des Vosges. Inspiré librement de l’autobiographie d’Edouard Louis, « En finir avec Eddy Bellegueule », Marvin ou la Belle Éducation veut nous conter le fait qu’il n’est pas toujours facile d’être différent dans un monde qui n’accepte que la normalité sociale et rien d’autre. Le film parle alors de la difficulté d’être soi-même et de pouvoir le dire au grand jour, surtout à une époque légèrement différente, pré-Mariage pour tous. Mais malgré la démarche plus que sincère d’Anne Fontaine et le talent de son casting, cette fausse adaptation ne fonctionne pas toujours et ne délivre pas totalement le plaisir attendu. Le message est là mais il n’est peut-être pas aussi étonnant que l’on ne pourrait le souhaiter. Disons que l’erreur d’Anne Fontaine dans Marvin ou la Belle Éducation c’est de ne pas toujours parvenir à nous impliquer dans ce récit, alors que le film préfère raconter simplement l’histoire et rien de vraiment plus.

Martin Clément, né Marvin Bijou, a fui. Il a fui son petit village des Vosges. Il a fui sa famille, la tyrannie de son père, la résignation de sa mère. Il a fui l'intolérance et le rejet, les brimades auxquelles l'exposait tout ce qui faisait de lui un garçon «différent». Envers et contre tout, il s'est quand même trouvé des alliés. D'abord, Madeleine Clément, la principale du collège qui lui a fait découvrir le théâtre, et dont il empruntera le nom pour symbole de son salut. Et puis Abel Pinto, le modèle bienveillant qui l'encouragera à raconter sur scène toute son histoire.

Du coup, Marvin ou la Belle Éducation manque un peu d’émotions alors que c’est un peu un comble pour un film de ce genre là. Je m’attendais à quelque chose d’un brin plus percutant bien que l’ensemble n’est pas mauvais et qu’il véhicule un message intéressant. Le casting de son côté est le véritable point fort du film, et permet aussi de retenir des trucs que l’on a pu apprécier durant ces presque deux heures de film. La construction morcelée, jonglant entre plusieurs époques, est là aussi un point faible de Marvin ou la Belle Éducation tant le tout est un brin laborieux. Cela ne permet pas forcément de s’impliquer pleinement dans ce film qui avait pourtant une envie saine de faire quelque chose. On sent que ce récit, aussi douloureux soit-il, sur l’apprentissage de la vie, les violences familiales et l’homophobie nous offre tout de même quelques instants de grâce intéressants que l’on retiendra pour ce qu’ils sont. Si Marvin ou la Belle Éducation avait tout pour être un grand et bon film, il reste un peu sur le banc de touche et ne nous offre finalement rien de vraiment étonnant. Anne Fontaine se transforme par moment en une sorte d’Etienne Chatiliez avec ce que cela peut avoir de qualités et de défauts, mais l’ensemble ne suffit pas et c’est bien dommage car je pensais vraiment être surpris.

Note : 5/10. En bref, honorable mais rien de mémorable. Dommage.

Date de sortie : 22 novembre 2017


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