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Une Kabylie irriguée du sang de ses enfants refuse la soumission et l’assimilation
Publié le 23 août 2018 par MedzaherXas neqḍen acḥal d itri igenni ur inegger ara.
Kabylie — Nous avons hérité notre identité de nos aïeux qui étaient eux aussi les autochtones de cette chère Kabylie irriguée du sang de ses enfants à travers son histoire. Seulement, les âmes de nos martyrs gémissent encore et attendent que la liberté pour laquelle ils se sont sacrifiés soit sanctifiée en Kabylie.
La Kabylie a été toujours à travers l’histoire la terre des femmes et des hommes libres, mais durant ce dernier demi-siècle le malheur de l’aliénation avoisine de plus belle nos foyers et l’idéologie arabo-islamiste abreuve de plus en plus nos familles et surtout nos enfants qui vont former les futures générations. Quel legs voudrons-nous leur confier ? Sûrement pas l’abdication et surtout pas l’assimilation, parce que tout cela ne convient pas à notre peuple kabyle épris de liberté. La lutte pour notre identité coule dans nos veines. Nous vaincrons tôt ou tard, car notre cause est juste. Nous savons tous et toutes que c’est en luttant qu’on parvient à se frayer le chemin vers la liberté tout comme la dignité, mais il faut pour cela engager nos moyens pour y arriver.
Les kabyles doivent s’investir et s’impliquer dans cette lutte pour vaincre. Devant notre union rien ne serait impossible. Ce n’est pas un mythe ! Il suffit de suivre l’exemple de toutes ces nations qui trônent et qui rayonnent à travers leur prospérité et leur apport à l’humanité dans les différents domaines. Ces grandes nations ne tournent pas le dos au succès mais bien au contraire elles s’investissent davantage pour occuper perpétuellement le podium des champions. Évidemment, ces grandes nations sont là où elles sont parce qu’elles sont libres. Ce n’est pas une tare d’être un héros ou avoir l’estime de soi et ce n’est pas un péché de vouloir se libérer et construire sa vie et son avenir. Si tu ne construis pas tes rêves, quelqu’un d’autre t’embauchera pour l’aider à construire les siens, dit-on. Lorsqu’une personne perd sa liberté, elle perd l’estime de soi, ses valeurs, sa volonté et le sens de sa vie.
Lorsque quelqu’un se désintéresse à son identité, il se repousse et fait horreur à soi. Ainsi, il se répugne et se déteste à son insu. On entend, par exemple, des Kabyles vociférer des blasphèmes contre le projet de leur propre liberté et on voit d’autres applaudir lorsque nos détracteurs et colonisateurs nous vilipendent et nous rabaissent. Si ce n’est pas de la haine de soi, ça ne peut être que de l’inconscience et /ou de l’ignorance.
Le pouvoir assassin algérien a compris, depuis Boumediene, que le pays des Kabyles, la Kabylie, ne le cautionnera jamais et que le peuple n’acceptera pas de se soumettre. Il lui a fallu alors un plan pour avilir la Kabylie. Mais quel est ce plan ? Le temps, la violence et la manipulation pour imposer l’aliénation et le déni. Ce régime assassin s’est accaparé du pouvoir illégitimement depuis 1962 et son règne a amené le pays vers l’abime. L’Algérie est gouvernée par un mort-vivant. L’identité kabyle quant à elle est mise dans ligne de mire des squatteurs de notre liberté.
La Kabylie a sombré ainsi dans l’isolement et depuis le projet de sa destruction est mis en marche. À la veille de notre indépendance confisquée cet anti-kabyle, Houari Boumediene, n’a pas hésité de proférer des insultes à l’égard de nos braves Kabyles qui se sont donnés corps et âme pour libérer l’Algérie entière. Pour lui, nous sommes des racistes parce que nous somme des indépendantistes.
L’ironie du sort ! Le kabyle qui affirme son identité n’est qu’un raciste et un régionaliste aux yeux de ce régime mafieux et arabo-musulman. Nous nous souvenons toutes et tous des pratiques infâmes de ce Boumediene envers les Kabyles : Si un Kabyle ose s’exprimer dans sa langue maternelle dans la capitale algérienne tabasse-le, emprisonne-le …tue-le s’il faut, a ordonné Boumediene à ses incongrus valets. Par la violence et l’intimidation, une campagne de liquidation, de purge et de purification ethnique est entamée par le régime algérien contre la Kabylie. Le bilan est dramatique, des milliers de morts et de disparus.
Par le deuil, le drame et la mort le pouvoir a cru pouvoir avoir raison de nous. Échec ! Le deuil est là oui mais nous sommes encore là aussi et jusqu’à la grande sorgue la Kabylie est invincible. « Xas neqḍen acḥal d itri igenni ur inegger ara. » a souligné Lounès Matoub dans l’une de ses magistères chansons. « Même s’ils ont décimé des étoiles, jamais le ciel ne s’épuisera pas » « Xas neqḍen acḥal d itri igenni ur inegger ara. » Malgré les obstacles que le pouvoir coloniale algérien dresse contre nous et en dépit de multiple tentatives d’assimilation par la répression et l’arabisation et toutes les méthodes machiavéliques orchestrées contre le peuple kabyle, ce dernier devient de plus en plus résistant, de plus en plus rebelle et insoumis.
La momie Bouteflika a eu le démérite de jurer en Kabylie et dire aux Kabyles que leur langue maternelle, tamazight, ne sera jamais nationale et officielle. Sachez que le peuple kabyle va être libre et fera face aux rouages des institutions algériennes même si elles continuent de recruter des Kabyles de service pour assurer les sales besognes contre leurs compatriotes kabyles. Aujourd’hui, c’est le MAK-Anavad qui affirme ce verdict en annonçant solennellement la volonté du peuple Kabyle à combattre l’injustice.
Le peuple kabyle confirme sa détermination par une vision cohérente de l’avenir à se libérer du joug colonial algérien pour prendre en charge son propre destin en main. Qu’on le veille ou non, quand la liberté se déclare la tyrannie se tue. La liberté est en nous, vive la Kabylie libre et indépendante.
Mathieu ZAHER