AC Milan – AS Roma : Victoire à l’arrachée

Quoi de mieux qu’une victoire avant une trêve internationale pour lancer une saison ? Une victoire avec du jeu, bien évidemment. Et on peut dire que ce Milan nous a servi une belle prestation, bien qu’imparfaite, ce vendredi soir en ouverture de la 3e journée de Série A. Une équipe sensiblement identique à celle alignée contre Napoli avec l’arrivée de Çalhanoğlu à la place de Borini. Ainsi Milan lance sa saison et remonte, temporairement à la 11e place du championnat.

UNE 1ERE MI-TEMPS TAMBOUR BATTANT.

Et c’est peu de dire que les 45 premières minutes de ce match ont été totalement acquises aux diables rossoneri hier soir. Aucune occasion ou presque pour les visiteurs, les milanais n’ont eu de cesse de combiner en équipe avec des dédoublements, des décalages sur les ailes. Pas de ballons balancés dans la surface avec personne à la réception, ce Milan a des idées claires en terme de jeu. Le retour du turc sur l’aile gauche est une bouffée d’oxygène même si le réalisme n’est pas encore présent.

Le trio Higuain - Çalhanoğlu – Suso est autrement plus crédible que les versions offensives vu ces précédentes années. Cela joue nécessairement sur la psychologie des adversaires, même la Roma, qui n’a finalement pas existé durant l’ensemble de cette période. La défense à 3 (ou à 5 hier soir en l’occurence) n’a pas vu le jour et Milan n’a eu qu’à développer son jeu sans être inquiéter. Cette équipe semble faire peur, et c’est une excellente chose ! Logiquement, c’est sur un débordement de Rodriguez sur le côté gauche, qui, après avoir enrhumé Fazio, que le but arrive par l’intermédiaire d’un Kessié très actif jusque là.

Si au retour des vestiaires on retrouve un Milan tout aussi intéressant, cela ne va pas durer. Une équipe, surtout aussi jeune, ne peut avoir un rythme aussi effréné durant 90 minutes et le coup de mou menace. Malheureusement c’est sur cette période que la Roma appuie là ou cela fait mal… Sur un ballon (mal) renvoyé d’abord par Donnarumma, puis par Calabria, Fazio déclenche une frappe de volée qui termine sa course dans le but milanais.  Cela ressemble bien à une punition bien injuste à la vue de la physionomie de ce match. Milan et Higuain repartent de l’avant mais la VAR annule le but de l’argentin pour un hors-jeu. Puis c’est au tour du champion du monde N’Zonzi de voir son but invalidé par la VAR. Mais les rossoneri ne s’arrêtent pas là. Les entrées de Laxalt et Castillejo viennent dynamiser le côté gauche et provoquer encore plusieurs occasions milanaises mais toutes manquent de mordant.

Puis vint la 94e minute où Cutrone, rentré quelques minutes plus tôt, provoque un appel à la limite du hors-jeu et est parfaitement servi par Higuain. Milan arrache la victoire dans les dernières secondes du match. Enfin, Milan arrache une victoire qu’il aurait surtout pu et dû valider bien plus tôt car le contenu démontre une très nette domination des milanais face à une Roma bien transparente.

DES FAIBLESSES A GOMMER.

Le contenu est bon, le résultat est bon. Mais… il y a forcément un mais. Rien d’alarmant et il n’est pas question ici de faire les oiseaux de mauvaise augure néanmoins ce Milan dispose d’une faiblesse assez voyante en ce début de saison. Il manque d’une certaine manière d’expérience, de robustesse. Car quelques questions sont apparues dès la première période : comment se fait-il que les milanais ne repartent qu’avec un but inscrit au terme d’une telle première période ? Cette équipe peut-elle tenir à un tel niveau pendant 90 minutes ?

Si les périodes de domination ne se concrétisent pas, l’équipe est très régulièrement punie. Faut-il évoquer les différentes rencontres de la dernière Coupe du Monde pour en avoir la certitude. Une équipe qui gagne se doit être une équipe réaliste car créer du beau jeu n’est pas toujours suffisant. Mais il ne faut pas dramatiser car les ingrédients sont là, et ils sont cette fois-ci de qualité. Higuain, Suso, Çalhanoğlu, ainsi que Bonaventura, Castillejo, Laxalt, Cutrone, et peut-être même le jeune Halilovic sont des armes à ne pas négliger pour faire trembler n’importe quel adversaire. On peut espérer qu’avec la confiance et une saison qui vient tout juste de se lancer, l’instinct gagneur des joueurs va se réveiller et transformer cette équipe en machine de guerre.

Mais quand bien même l’attaque se montre plus prolifique (en démontrent les deux buts inscrits contre le Napoli), il faut aussi que la défense, ou plutôt le bloc défensif, soit plus rassurant et rassuré dans les moments plus difficiles. Une équipe ne peut réellement dominer un match à 100% et elle doit apprendre à gérer les périodes plus difficiles en laissant l’adversaire se découvrir d’avantage. Là aussi, Milan a de la qualité à faire valoir.

Aussi la trêve internationale tombe à pic pour permettre aux dernières arrivées de continuer de travailler et de s’adapter au pays. Les matchs d’Europa League qui vont en découler leur permettront de démontrer leurs qualités et ainsi permettre à Gattuso d’avoir différentes flèches à son arc.