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ESCARRE : Elle n'épargne pas les enfants

Publié le 04 septembre 2018 par Santelog @santelog



On estime ici à 10% le taux d'escarre chez les enfants hospitalisés en USI

Peu d’études sensibilisent au risque d’ulcère de pression chez l’enfant, et c'est le cas notamment chez l’enfant hospitalisé en unité de soins intensifs (USI). Cette étude du Cincinnati Children's Hospital Medical Center Cincinnati montre toute l’importance de sa prévention -comme chez l’adulte- pour réduire son incidence. Des données présentées dans la revue Pediatrics qui font valoir une réduction possible de moitié de l’incidence chez les enfants à risque élevé.

L’escarre, écrivent les chercheurs, n’est considérée comme un « problème » majeur qu’en médecine adulte. Pourtant leur incidence peut être élevée aussi en médecine pédiatrique en raison de certains dispositifs médicaux, dont les masques de ventilation, les tubes de trachéotomie, des oxymètres de pouls et certaines orthèses orthopédiques. L’auteur principal, Marty Visscher, ajoute « Bien qu'ils puissent souvent sauver des vies, ces appareils peuvent causer des escarres qui peuvent être très sévère, et leur incidence est plus élevée chez les patients gravement malades, avec une augmentation des infections, de la douleur et une hospitalisation prolongée ».

  • L’enquête de l’équipe révèle un taux d'ulcères de pression chez les enfants d'au moins 10%, soit plus de 2 fois plus élevé que ce que l'on pensait, en pédiatrie ;
  • si plus de 70% des ulcères de pression chez les adultes se produisent en raison de la pression sur les parties osseuses du corps, l’enquête révèle ainsi que la plupart des ulcères de pression chez les enfants se produisent en raison de dispositifs médicaux.

Une stratégie de prévention de l’escarre pédiatrique : les chercheurs du Cincinnati Children ont donc développé une intervention d'amélioration de la prévention de l’escarre chez ces patients pédiatriques, et cette intervention a permis de réduire de 50% les ulcères de pression au centre médical et en particulier en unité de soins intensifs pédiatriques. Cette réduction d’incidence est constatée un an après la mise en œuvre de l’intervention. Parmi les mesures constitutives de l’intervention, le recours à des protocoles d'évaluation de la peau, d’identification précoces des changements tissulaires. Enfin, la détection précoce des lésions cutanées a été permise par la mise en place dans chaque unité d'hospitalisation de « champions de la peau », ou experts en soins de plaies et cicatrisation dûment formés à la détection précoce de l’escarre pédiatrique. Dernière mesure, la création d’un Service Pédiatrique Avancé des Plaies et de la Peau qui gère la prévention, le traitement et les soins de plaies dans tout le centre médical et qui poursuit également des recherches académiques sur la cicatrisation.

Cependant l’équipe souligne que les nouveaux dispositifs utilisés en pédiatrie devraient également être systématiquement évalués en regard de ce risque, avant une utilisation généralisée.

Prévenir, prévenir : pris en charge de manière précoce, les ulcères de pression ne sont pas toujours graves chez l’enfant, mais même dans ce cas, ils constituent un problème de plus et de trop pour les familles ayant des enfants malades. Ce sont aussi des signes visibles de la maladie qui peuvent entraîner une forte décharge émotionnelle chez les parents.

La prévention des escarres est donc un élément clé de la prestation de soins centrés sur la famille.

Source: Pediatrics A Quality-Improvement Collaborative Project to Reduce Pressure Ulcers in PICUs

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Équipe de rédaction Santélog Sep 4, 2018Rédaction Santé log




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