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Critique Ciné : Chien (2018)

Publié le 04 septembre 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Chien // De Samuel Benchetrit. Avec Vincent Macaigne, Bouli Lanners et Vanessa Paradis.


Qui mieux que Vincent Macaigne pouvait incarner un homme qui devient chien à l’écran ? Je dirais qu’il n’y a pas énormément d’acteurs et celui-ci a bien la tête de l’emploi. Chien c’est un peu le penchant dramatique et terrifiant de Didier (le film avec Alain Chabat). Samuel Bechetrit (Janis et John, J’ai toujours rêvé d’être un gangster) tente alors de nous raconter comment la vie d’un homme (Jacques) a totalement basculé du jour au lendemain. Dans un monde totalement absurde et subversif, Chien raconte alors la transformation d’un homme en animal domestique quand ce dernier rencontre le patron d’une animalerie qui décide de le recueillir comme un chien errant. Il y a derrière tout cela une vraie métaphore sur le fait d’être abandonné et puis recueilli par quelqu’un à un moment donné de son existence. C’est dans ce genre de moments que l’on se rend compte de ce que le réalisateur voulait faire passer comme message. En effet, on sent son cynisme et sa volonté de parler de la perversité narcissique de la société qui nous traite comme des bêtes. Afin d’appuyer son propos social, Benchetrit va jusqu’au bout de ce qu’il tente de mettre en boîte, mais c’est avant tout Macaigne qui gagne des points alors que ce dernier se donne clairement à fond dans ce rôle.

Jacques Blanchot perd tout: sa femme, son travail, son logement. Il devient peu à peu étranger au monde qui l’entoure, jusqu’à ce que le patron d’une animalerie le recueille.

Je dirais que dans la filmographie de Benchetrit, Chien est probablement l’un de ses films les plus aboutis qui va jusqu’au bout et vient alors creuser au plus profond de l’âme du spectateur afin de nous captiver sans nous lâcher jusqu’au bout. Le film est très étrange et son déroulement incisif. Cependant, Chien a aussi des défauts qui viennent alors gâcher la fête et notamment le côté légèrement ennuyeux. Le film est très long à se mettre en place et l’on ne profite finalement que très peu de cette transformation sociale que Benchetrit veut nous conter. Le sujet était assez audacieux sur le papier et je dois avouer que le casting était séduisant, sauf que le film enchaîne par moment tous les poncifs de la comédie dramatique et sociale française qui se veut un peu hors les murs. C’est alors une relation sadomasochiste fascinante qui se transforme par moment en mélange d’influences en tout genre qui ne prennent pas toujours racine. Les dialogues ont la chance d’être écrits et travaillés, ce qui donne un petit plus au film alors qu’il n’était pas forcément toujours convaincant sur d’autres points et notamment l’absence notable de personnages secondaires emblématiques (Vanessa Paradis mouline dans son rôle de femme, Bouli Lanners n’apporte finalement rien en dehors de son côté brut). Dommage.

Note : 6/10. En bref, si Chien est un exploit sur certains points, il n’est pas exempt de défauts.

Date de sortie : 14 mars 2018


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