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Critique Ciné : Bonhomme (2018)

Publié le 04 septembre 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Bonhomme // De Marion Vernoux. Avec Nicole Duvauchelle, Ana Girardot et Béatrice Dalle.


Nicolas Duvauchelle est sûrement mon acteur français préféré. Je ne dirais même pas sûrement, c’est mon acteur préféré. Dans ce tout nouveau film, il incarne un homme dont la vie allait bon train et qui est bouleversée par un accident de la route. Je dirais que dans le registre de la prévention routière, il n’y a pas mieux qu’un tel film pour rappeler que mettre sa ceinture est obligatoire pour une raison bien précise : sauver sa vie. Marion Vernoux traite alors ici d’un sujet difficile qu’est le handicap au travers d’un personnage charismatique et où Nicolas Duvauchelle se donne corps et âme. On passera sur l’hypersexualité du personnage qui reste un côté cocasse de cette histoire et permet aussi à Bonhomme de ne pas toujours tomber dans le trop plein de pathos, mais c’est avant tout le combat d’une femme pour l’homme qu’elle aime malgré tous les bâtons que l’on va lui mettre dans les roues. J’ai trouvé cette histoire fascinante, qui va bien au delà de la prestation de son acteur principal car Ana Girardot se donne elle aussi corps et âme dans son personnage de femme qui aime son « bonhomme » et qui va tout faire pour le garder. La complicité que les deux partages est étonnante et permet aussi de rendre Bonhomme crédible.

La vie de Piotr et Marilyn, jeune couple de la banlieue lilloise, va être bouleversée suite à un accident de voiture. Traumatisé crânien, Piotr, s’il garde son physique avantageux, n’a plus toute sa tête : tantôt matou apathique, tantôt fauve en rut à l’hypersexualité débridée.
Pour Marilyn, convaincue que son amour pour lui peut le sauver, c’est le début d’une épopée menée vaille que vaille et cul par-dessus tête.

Le scénario ne laisse que très peu de choses au hasard et tient alors à souligner tous les problèmes que la société française peut avoir en matière de handicap : les assurances, les aides sociales, les hôpitaux, etc. Tout n’est pas toujours tout rose dans ce monde. Ou bien les parents qui veulent plus leur enfant pour l’argent qu’il va leur rapporter (c’est en tout cas ce que semble souligner Bonhomme) qu’autre chose. Le film n’oublie donc pas d’être touchant, mais aussi cynique au travers du personnage de Piotr. Si l’on peut rire de tout, je dirais que l’on peut rire du handicap et bien que la situation de Piotr soit appuyée et qu’il en devient attachant, Bonhomme n’oublie pas qu’il faut aussi se donner une raison de vivre et que l’humour est la meilleure façon de s’en sortir. Le couple va connaître les hauts et les bas, l’argent et le sans le sous, dans un monde qui n’a de cesse de se mettre en travers de leur chemin, comme s’ils n’étaient pas fait l’un pour l’autre. La mise en scène de Marion Vernoux est quant à elle suffisamment rugueuse et douce (et c’est paradoxal je le sais) afin de trouver un bon équilibre au travers de ce qu’il veut véhiculer. Bonhomme est donc une agréable surprise de cette rentrée qui vaut surtout pour la prestation de son casting qu’autre chose mais qui s’en sort très bien.

Note : 7/10. En bref, à la fois comédie sociale et drame familial, Bonhomme mélange ses idées afin de ne jamais tomber dans le pathos et raconter le combat d’une femme qui veut tout faire pour sauver son homme des griffes de la société.


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