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Le Leurre inévitable

Publié le 06 septembre 2018 par Mainsdoeuvres

« L’Everest foulé, Vénus ne reviendra plus sur terre. L’impossible se trouve désormais dans le champ des hommes. Qu’avons nous conquis, gagné ? Le leurre inévitable, mais en faveur duquel nous devons plaider. »
René Char

La pièce
Le Leurre inévitable est un spectacle sur la très haute montagne ;
une pièce sur les fantasmes que ces grands espaces génèrent ;
un projet pluridisciplinaire croisant Théâtre, Musique et Arts numériques.

Dans un dispositif scénique et sonore immersif, la pièce raconte l’expédition théâtrale de deux acteurs pour donner à vivre aux spectateurs l’expérience du vertige de l’alpiniste.

Note d’intention du metteur en scène
Le point de départ du projet vient de ma fascination pour la très haute montagne, pour ce geste fou de vouloir atteindre ses sommets. Je souhaite explorer et mettre en jeu les contradictions que portent en elles ces ascensions.

Grimper semble être un geste d’isolement.
À nous habitants des plaines ou des vallées, l’envie de s’exposer à de tels dangers nous semble absurde, elle nous parait être une « pulsion de mort ». L’alpiniste répond qu’accroché à la paroi d’un glacier la seule idée qu’il a en tête est d’en redescendre vivant.

Demandez à un alpiniste pourquoi il grimpe, il lui est impossible de répondre. S’il répondait à cette question il arrêterait de grimper.

Que recherche t-il ? Le privilège de la vue, le spectacle du paysage au sommet après la marche ? Peut-être, mais rapidement pendant l’ascension il n’y a plus de spectacle, il ne reste que la marche, il ne reste que l’effort.

En s’isolant loin des hommes, loin du monde civilisé, au dessus des semblables, l’alpiniste incarne l’égoïsme absolu. Cependant, face à l’immensité, il fait l’expérience de la plus grande humilité, « l’expérience de la vie nue » comme le poétise Messner. Il éprouve les limites, toutes les limites : les siennes propres et celles du monde. Il va à la rencontre de ses peurs et de sa folie.

À nous de rêver par le théâtre un mont dont le sommet serait inaccessible. Comment réinventer cette espace de transcendance qu’est la montagne ?

Dans un monde dominé par des contraintes hygiénistes et sécuritaires, la notion d’aventure est empêchée, elle est réduite au champ du loisir et de la consommation. Les risques existent de moins en moins.

Mon envie est de créer de l’aventure, de se donner à vivre de l’aventure avec la pauvreté des moyens du théâtre.

De trouver, grâce au thème de la haute montagne, un terrain où explorer notre liberté.

Pierre Andrau

Texte
La compagnie Fortuite

Mise en scène
Pierre Andrau

Avec
Pascal Paolini, Charles-Henri Wolff, Pierre Andrau

Création vidéo
Mickaël Larue

Création sonire
Lorenzo Targhetta

Scénographie
Alexandre Nesi et Sanae Nicolas

Création Lumière
Pierre Peyronnet

Production :
La compagnie Fortuite
Coproduction
Mains d’Œuvres
Soutiens et diffusion
Le Théâtre des deux rives, Charenton-le-pont, le Théâtre de l’Opprimé, Paris 75012, Le Tiers Lieu, Toulouse

La compagnie Fortuite est en résidence de création à Mains d’Œuvres.


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