Magazine Médias

Mathieu Baumel, un copilote trop peu connu

Publié le 12 septembre 2018 par Etvsport @etvsport
Malgré ton envie de piloter, ce sont les coûts trop importants qui t'ont décidé à tenter ta chance en tant que copilote ?

Complètement ! Au début, je n'avais clairement pas d'argent à mettre dans une voiture. Donc lorsque l'on m'a dit, tu vas te mettre à côté, tu apprends, tu écoutes et tu fais ton travail, je me suis dit que c'était la bonne occasion pour se former sans rien dépenser. Alors forcément, j'avais envie de conduire et de ne pas être que copilote.

Aujourd'hui, je me rends compte que copilote, ce n'est pas juste le " copilote " mais que c'est lui qui fait pratiquement la plus grosse part du boulot au final. C'est un métier à part entière. Et puis lorsque l'on te propose de rester dans une équipe dite " officielle " comme copilote ou alors de se dire, je vais moi-même financer le fait de conduire, cela fait réfléchir. J'ai donc choisi de rester à côté et je suis très heureux de la place que j'ai aujourd'hui. Le pilotage, c'est du plaisir et je sais pertinemment que je n'aurais jamais de carrière en tant que pilote.

Comment apprend-on le métier de copilote ? Et quelles sont tes premières impressions ?

A mon avis, les gens perçoivent peut-être seulement 10 % de ce qu'il se passe dans le métier de copilote. C'est sûrement dû aux images que l'on montre à la télévision où le copilote annonce les notes. Alors que le métier de copilote, il commence très tôt avant le rallye car il y a beaucoup de logistique à mettre en place. C'est lui qui organise tout le rallye : Où est-ce que l'on va aller ? Où est-ce que l'on va dormir ? L'équipe, les mécaniciens, les pièces de rechanges, l'essence, le plan de reconnaissance...toutes ces choses sont à charge du copilote.

A quel moment, tu t'es dit que tu allais devenir copilote professionnel ?

On ne se le dit pas en fait ! Ceux qui se disent, je vais faire cela comme métier, ils n'y arrivent jamais. Pour ma part, le but de tout ce que j'ai fait jusqu'à présent, c'est la passion. Quand c'était le ski, c'était pareil et quand je me suis mis à côté d'un pilote, c'est parce que j'aimais ça et que cela me procurait du plaisir. Je veux bien avouer qu'il faut forcément avoir un petit don à la base mais le reste c'est le hasard des rencontres !

Peux-tu nous donner les principales qualités pour devenir copilote ?

Il faut être très calme car cela fait souvent une bonne balance avec les pilotes qui sont souvent excités. Comme au final, c'est le copilote qui doit gérer beaucoup de choses, si on se laisse vite déborder alors on va faire des erreurs. Et dans ce métier là, on n'a pas vraiment le droit de faire des erreurs sinon on se fait très mal...ou en tout cas, cela ne gagne pas à la fin. C'est une première chose.

Puis après, c'est peut-être la rapidité d'interprétation de ce qu'il se passe devant nous car il ne faut pas oublier que l'on roule très très vite dans un contexte dangereux quand même. Quand on est dans le désert, ce sont des dunes, c'est du hors-piste, on ne sait pas ce qui arrive derrière et c'est très compliqué à appréhender. Le fait d'être calme, de pouvoir interpréter tous les éléments qui arrivent à nous pendant la course et de prendre une décision qui fait que l'on va aller dans telle ou telle direction fait que l'on va amener notre pilote plus ou moins facilement à la victoire. Le relationnel également entre le pilote, le copilote, l'équipe, est très important car l'on n'est pas seul à gagner ou à perdre. Le lien entre toutes ces personnes, c'est encore une fois, le copilote, donc il faut réussir à gérer beaucoup de choses en même temps tout en restant très calme. Si on y arrive, on devrait être pas trop mal !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Etvsport 63502 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines