Les Rivières Pourpres // Saison 1. Episodes 1 et 2. Le Jour des Cendres (Partie 1 et 2).
Le best seller de Jean Christophe Grangé, « Les Rivières Pourpres », avait connu une adaptation au cinéma en deux films. Mais Jean Christophe Grangé a des idées et il compte bien les mettre en oeuvre. C’est en tout cas ce que suggère la création de sa part de cette série qui s’avère être la suite de son livre. On laisse alors de côté Vincent Cassel et Jean Reno, pour laisser la place à Olivier Marchal et Erika Sainte. Mais le film adaptant le roman n’était pas toujours juste malgré tout ce que Mathieu Kassovitz avait mis dedans. Prochainement sur France 2, Les Rivières Pourpres est un évènement série de l’année en France. Le format est forcément frustrant dans le sens où ces deux épisodes ne permettent pas suffisamment d’aller au bout des choses malgré la durée totale. Tout cela bride aussi l’action qui n’est pas toujours à son comble. Malgré tout, Les Rivières Pourpres est après deux épisodes plutôt convaincante et donne envie de voir ce que la suite de la saison nous réserve. Dans cette version, Jean Reno laisse alors sa place à un Olivier Marchal taciturne comme il sait si bien le faire et à ses côtés une nouvelle partenaire (il faut dire que les anciens partenaires de Pierre Niémans n’ont pas toujours eu de chance dans l’histoire).
Suite à l’affaire de Guernon au milieu des années 2000, l’emblématique capitaine Pierre Niemans est muté à la tête de l’Office Central contre les Crimes de Sang (OCCS). Cette nouvelle unité traite des affaires les plus complexes, où les indices sont peu nombreux, et où les meurtres en série se doivent d’être résolus au plus vite. C’est au cours d’une mission particulièrement difficile que Niemans tombe par hasard sur sa meilleure élève et fille spirituelle, Camille Delaunay.
Ces deux épisodes racontent une enquête bouclée, ce qui permet de développer une intrigue sur la durée approximative d’un film. « Le Jour des Cendres », l’enquête de ces deux épisodes n’est pas la véritable première enquête de la série. Il y en a une autre avant celle-ci et la diffusion apparait donc un peu comme chaotique mais peu importe, je suppose donc qu’une autre affaire permettra de mieux cerner les personnages et où la série veut nous emmener sur la longueur. La relation entre Niemans et Delaunay n’est donc pas très bien définie dans ces deux épisodes qui nous plongent surtout au coeur de l’enquête plus qu’autre chose. Sans introduction véritable, le premier épisode donne l’impression que l’on reprend le fil sans savoir où en sont les personnages. Si le roman a le mérite d’être brillant et passionnant (je me souviens l’avoir fini en deux jours à l’époque), la série a du mal à tenir le même rythme soutenu. Bien entendu, Grangé reste fidèle à son roman dans cette série et notamment dans l’ambiance qu’il veut créer. La série n’est pas aussi violente que le roman non plus (probablement à cause de la diffusion en prime-time sur France 2), ce qui enlève un peu de l’énergie qui faisait vibrer le lecteur il y a des années de ça.
Mais Les Rivières Pourpres profite tout de même de la mise en scène soignée de Julius Berg (La Forêt), qui utilise des idées qui sortent un peu des carcans du polar français télévisé habituel. On a donc un visuel plus original et plus intéressant, ce qui aide forcément à suivre les aventures des personnages, même si tout n’est pas aussi solide que prévu. J’avais de grandes attentes quant à cette suite, mais je me demande au fond si Grangé n’aurait pas dû plutôt écrire un nouveau roman plutôt que de nous offrir cette série. Il reste encore suffisamment d’épisodes (il y en a huit au total) pour que Les Rivières Pourpres puisse se rattraper, mais certains passages de ces deux épisodes n’ont pas le côté agrippant que l’on est sensé attendre de Grangé. Dommage.
Pour la petite anecdote, il y a plusieurs années de ça TF1 avait déjà envisagé adapter le best-seller en série. Finalement, c’est France 2 qui hérite du projet et en bonus, c’est la suite pas une nouvelle adaptation du roman.
Note : 5/10. En bref, honorable mais loin d’être révolutionnaire, cette suite imaginée par Jean Christophe Grangé lui-même perd un peu du côté haletant du roman d’origine. Dommage.