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Critique Ciné : Ma Fille (2018)

Publié le 17 septembre 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Ma Fille // De Naidra Ayadi. Avec Roschdy Zem, Natacha Krief et Darina Al Joundi.


Premier film de Naidra Ayadi et adapté librement d’un roman, Ma Fille aurait pu devenir le Taken 4 français mais non, c’est un film beaucoup plus touchant que l’on nous offre, un drame familial sur fond de thriller dans les quartiers rouges de Paris. Naidra Ayadi signe alors ici un premier film assez sombre qui nous plonge dans les difficultés dans les relations parents / enfants, où les enfants cachent des choses à leurs parents pour ne pas les blesser et vice-versa (car le père n’a jamais raconté à ses parents quand il a fuit le bled). Mais même si Ma Fille reste un film très sympathique, il n’est pas excellent. Naidra Ayadi maîtrise le suspense qu’elle créée autour des potentielles retrouvailles entre le père, Hakim et sa fille, Leïla. Elle maîtrise aussi la mise en scène qu’elle veut fluide tout en décidant de porter un regard intéressant sur l’immigration pendant la guerre civile dans les années 90. Mais le film dérape par moment , notamment à cause de sa fin légèrement bâclée et expédiée après avoir pris le temps de développer autant de choses sur les personnages. Je me demande si finalement Ma Fille n’est pas trop court (1h30 !) et qu’il n’a pas alors le temps de creuser suffisamment bien la fin qu’il compte nous proposer.

Hakim et Latifa ont fui la guerre civile algérienne au début des années 90. Ils vivent depuis dans le Jura, avec leurs deux filles : Nedjma 14 ans, et Leïla, l’aînée, partie suivre ses études de coiffure à Paris. Trois jours avant Noël, Nedjma reçoit un SMS laconique de sa grande sœur. Elle ne pourra pas venir les rejoindre pour les fêtes, prétextant une nouvelle fois une surcharge de travail… Latifa s’en prend à Hakim et le pousse à aller chercher Leïla. Nedjma viendra avec lui, ils en profiteront pour découvrir Paris. À leur arrivée dans le salon de coiffure, ils apprennent que Leila n’y a en réalité jamais travaillé. C’est le voyage d’un père qui commence, dans Paris, une nuit, jusqu’à l’aube

Une fois le film achevé, on est alors un peu frustrés de ce qui s’y passe. Notamment le dernier quart d’heure teinté de tout un tas de scènes plus ridicules les unes que les autres. Je ne connais pas le roman dont Ma Fille a été librement inspiré mais je suppose qu’il y a tout de même des similitudes et si c’est le cas, je ne comprends pas pourquoi le film n’a pas décidé de prendre des libertés. Si l’on creuse les personnages dans la première partie, la seconde est un enchainement de lieu où un père erre dans Paris afin de retrouver sa fille. Roschdy Zem sauve alors en grande partie le film de par sa prestation particulièrement touchante d’un père qui aime sa fille et découvre petit à petit les zones d’ombres qu’il n’avait probablement pas envie de découvrir. Je reste indulgent vis-à-vis de Naidra Ayadi dans le sens où elle s’en sort bien derrière sa caméra et parvient à raconter des choses difficiles tout en arrivant à toucher le spectateur. Cependant, le scénario n’est pas toujours juste et ne soutient pas suffisamment bien la prestation du héros et la mise en scène soignée de la réalisatrice.

Note : 5/10. En bref, un film honorable mais pas brillant sur fond de bars à champagne et clubs libertins dans un Pigalle parisien mal dégrossi. Reste alors Roshdy Zem, parfait en père perdu.


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