« Aligner ses sens, ses pensées et ses actes »...
C’est là une évidence que nous avons tous ressentie à tel ou tel moment de notre vie.
Par exemple à l’adolescence, quand il nous est arrivé de nous sentir coupé en morceaux, avec notre part enfant restée du côté de notre famille, notre part teen-ager caracolant du côté de nos camarades, notre part adulte se cherchant du côté de nos professeurs…
Ces différentes parts de nous-mêmes pouvaient avoir du mal à se combiner, en contradiction les unes avec les autres.
Quel bonheur quand, parfois, les pièces du puzzle s’arrangeaient pour former une seule image !
En réalité, l’image en question ne cesse jamais d’évoluer. Notre cohérence est mouvante et change au fil du temps. Nous n’avons pas la même selon notre âge. À nouveau, tâchons d’être concret. Prenons la question sous l’angle de la vie hormonale – il faudrait dire la « Symphonie hormonale », car à chaque instant de notre existence, tout ce que nous ressentons, pensons, croyons, exprimons (ou au contraire taisons) par nos activités ou nos comportements, tout cela se trouve relayé, milliseconde après milliseconde, par une véritable symphonie hormonale à l’intérieur de nous (en lien inextricable, et comme en contrepoint, avec une symphonie neuronale, une symphonie immunitaire, etc.).
On le sait, la symphonie hormonale féminine est particulièrement fantastique, comme dans une cohérence mise au carré d’elle-même parce qu’elle participe au miracle de l’enfantement. Du coup, la ménopause se remarque davantage que l’andropause. Mais l’idée qu’elle marquerait une sorte d’entrée dans la vieillesse, dans une cohérence de résignation et de fin de vie, cette idée est de plus en plus absurde à notre époque d’allongement de l’espérance de vie.
Les faits le démontrent : il y a bien une vie, complète, entière, totale, intellectuelle, sensuelle, sentimentale, sociale, professionnelle… bien après que soit passé l’âge d’enfanter. La priorité ? Rester debout ! La formule est à entendre dans tous les sens du mot. Au sens figuré, cela peut être une question morale, éthique, philosophique. Et au sens propre une question simplement physique : l’axe qui fait de nous des humains, dressés entre Terre et Ciel, passe aussi très concrètement en chacun, dans sa colonne vertébrale, sa moelle épinière, son dos…
Se tenir vraiment debout est bon pour la totalité de notre organisme, pour notre respiration comme pour notre cœur, nos relations avec les autres et notre créativité. Un corps dont l’axe vertical est bien planté pense mieux et développe mieux son intuition. Car l’intuition se cultive. Les vieux sages nous invitent à vivre avec nos intuitions et à leur faire confiance, comme l’animal se fie à son instinct pour survivre.
Mais attention, l’intuition – capacité propre à notre cerveau droit – peut aussi s’avérer trompeuse et une décision intuitive peut s’avérer aussi dangereuse que bénéfique.
Il ne faut donc jamais négliger, en parallèle, la réflexion – propre à notre cerveau gauche. Cette réflexion peut porter sur la question concernée par la dite-intuition, bien sûr, mais aussi sur l’intuition elle-même et sur les éventuels mécanismes inconscients qui peuvent bloquer, déformer ou transposer la remontée de l’information jusqu’à la conscience.
Les plus récentes découvertes en neuro-cognitivisme le démontrent : qu’il s’agisse d’intuition ou de réflexion, un cerveau qui réfléchit sur lui-même transforme positivement ses propres réseaux neuronaux. Comme pris dans un ruban de Moebius ! Nous pouvons mûrir au sens actif, et pas seulement subir la maturité comme une fatalité.
source : "Nouvelles Clés"
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