Séduite pendant mes dernières vacances par la découverte de Berlin à bicyclette, je souhaite vous partager cette belle découverte. Car si je suis une cycliste avertie dans mes déplacements du quotidien, je n'avais jamais pratiqué le "city bike tour".
Clin d'oeil à Pierre qui évoquait dans son dernier billet les notions de "live like a local" et "contribute as a sustainable and responsible traveler" : dans la pratique du "city bike tour" je vois un "live like a sustainable and responsible local", alliant tourisme expérientiel et tourisme durable. Ce vieux moyen de transport a donc résolument quelque-chose de très moderne.
Les années 2000 ont vu fleurir les systèmes de vélos en libre-service à l'instar du Vélib' à Paris, sensibilisant les habitants à la pratique du vélo en milieu urbain. Ces derniers mois, le système a pris un tournant digital avec l'arrivée des vélos chinois en "free floating" disponibles via appli mobiles qui affranchissent les utilisateurs de la contrainte des bornes (Gobee.bike puis Ofo, Mobike,...) et de leur petite sœur française ( Indigo weel). Si le système pose encore quelques problèmes ( vélos qui s'égarent, dégradations,...), l'essor de ces applis montre l'engouement des utilisateurs pour un tel dispositif.
Les avantages de la visite à vélo, pour le touriste
1) Une vitesse adaptée
Ni trop lent comme la marche, ni trop rapide comme le bus, le vélo propose une vitesse adaptée qui permet de voir beaucoup de choses et de les voir bien. De plus, le vélo laisse au cycliste la possibilité de s'arrêter où il le souhaite, quand il le souhaite.
2) Une visite sur-mesure
Le cycliste est libre de créer l'itinéraire qui lui plaît, libre de changer son itinéraire à la dernière minute, en fonction de ses envies, de sa forme, de la météo... Libre de s'autoriser des détours, libre de s'arrêter dans le restaurant qui vient de lui envoûter les narines.
3) Une visite déculpabilisée
Après une journées à vélo, pas de sentiment de culpabilité ! Ni pour le pétrole, ni pour les bières consommé-e-s... 😊
Les avantages du cyclotourisme, pour une ville :
1) Des flux touristiques qui ne polluent pas
Le cycliste est silencieux, le cycliste est inodore (sauf à la fin de la journée).
2) Un aménagement qui profite à tous
Favoriser les city bike tours, c'est commencer par aménager sa ville pour les cyclistes, touristes comme habitants. En favorisant la pratique du vélo chez ses habitants, la municipalité contribue alors à diminuer le trafic routier, à désencombrer ses transports en commun, à réduire le nombre de voitures stationnées... à se rendre plus attractive en somme !
3) Positif pour l'économie locale
D'une part des études ont montré que les cyclistes dépensent plus dans les commerces de proximité que les automobilistes. D'autre part,favoriser la pratique du vélo permet également l'émergence des start-up (location de vélo en free floating, city bike guided tours, etc).
Alors comment faire du vélo un produit touristique ?
1) Prévoir un aménagement adapté
- Des pistes cyclables, reliées entre elles, reliant les points d'intérêt touristiques de la ville et pistes cyclables dans un environnement agréable (coulées vertes, chemin le long d'une rivière,...).
- Une signalétique dédiée : panneaux de direction et de kilométrages dédiés aux vélos, pistes cyclables facilement identifiables, feux tricolores pour vélos,...
- Des services adaptés : parkings à vélo, ,...
2) Faciliter l'accès à la location
- Proposer un ou plusieurs système(s) de vélos en libre-service (bornes ou free floating) ou disposer de loueurs de vélo (faciles d'accès et ouverts le week-end...)
- Proposer un système de paiement et de retrait des vélos compréhensible pour tous, même pour les étrangers.
3) Créer le produit touristique
- Proposer des circuits de découverte à vélo (disponibles sur cartes, applis, site web,...) et surtout en prévoir la signalétique.
- Organiser des visites guidées à vélo
- Valoriser les prestataires privés qui organisent des visites à vélo.
Tapez "best city bike tours" dans Google et vous verrez que le vélo a le vent en poupe 🙂
Diplômée de l'ESTHUA de l'Université d'Angers en conduite de projets touristiques, Amélie Perrin a d'abord été chargée de promotion et Animatrice Numérique de Territoire à l'Agence Touristique de la Touraine Côté Sud à Loches. Elle est ensuite partie en Inde, gérer une association humanitaire, et a vécu deux ans en Chine où elle était lectrice de français à la Faculté de Tourisme de l'Université de Ningbo. Après une expérience de directrice d'office de tourisme dans le Tarn-et-Garonne, elle travaille maintenant pour l'Aéroport Toulouse-Blagnac au sein de la direction du développement aéronautique.