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[Critique] And Then I Go

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] And Then I Go

[Critique] And Then I Go
Dans le monde cruel de l’école, Edwin (Arman Darbo) souffre d’anxiété et d’aliénation aux côtés de son seul ami, Flake (Sawyer Barth). Incompris par leurs familles et démoralisés quotidiennement par leur scolarité chaotique, leur fureur mijote jusqu’à ce qu’une idée de vengeance ne vienne leur offrir une libération terrifiante.

Réalisé par Vincent Grashaw, And Then I Go est un drame américain adapté du roman Project X, de Jim Shephard, dans lequel on retrouve, notamment, au casting Justin Long et Melanie Lynskey. Sorti en salles l’année dernière aux États-Unis, le film a débarqué chez nous directement en vidéo il y a quelques mois.

En traitant ainsi du sujet extrêmement sensible des fusillades dans les écoles américaines, le long-métrage renvoie inévitablement à d’autres réalisations emblématiques abordant la même thématique. L’une plus que les autres d’ailleurs : Elephant, de Gus Van Sant. Au regard de la qualité, et surtout de l’impact, de l’œuvre du cinéaste américain, l’intérêt d’un projet comme And Then I Go a forcément de quoi poser question au départ. Pour autant, après visionnage, force est de constater que le film a complètement sa raison d’être. D’abord car, après toutes ces années, le sujet est malheureusement encore tristement d’actualité, mais aussi car le traitement narratif employé propose ici un angle assez novateur. Plus que les faits, le drame de Vincent Grashaw s’attache en effet surtout à décrire l’état émotionnel des jeunes garçons, en particulier Edwin, mettant de ce fait en perspective la tragédie à venir. Certains reprocheront probablement au réalisateur de vouloir par là défendre l’indéfendable, mais l’intention est pourtant tout autre. D’une part car le film s’avère suffisamment équilibré pour ne pas faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Et d’autre part car le récit se concentre avant tout sur l’approche psychologique, sans jamais chercher à juger les actions des protagonistes.

[Critique] And Then I Go
Il appartient dès lors au spectateur de se forger sa propre opinion. L’idée n’étant bien évidemment pas d’excuser l’acte, il est inexcusable, mais plutôt de tenter de comprendre ce qui peut amener de jeunes adolescents à le commettre. En cela, le long-métrage se révèle absolument fascinant, se montrant notamment impressionnant dans sa capacité à nous plonger dans le quotidien du jeune Edwin. Des parents aux professeurs, en passant par les amis et les camarades de classe, le récit dépeint effectivement un environnement riche d’enseignements. Plus que l’entourage, c’est néanmoins surtout ici la profondeur et la complexité des émotions véhiculées qui séduisent. L’indicible détresse/colère/tristesse du héros est notamment d’une puissance désarmante. Une puissance que l’on doit à l’écriture, bien sûr, mais aussi et surtout à l’interprétation poignante d’Arman Darbo. Incroyablement authentique, le jeune acteur délivre une performance pleine de nuances. A ses côtés, Sawyer Barth s’avère tout aussi remarquable, dégageant un subtil mélange de force et de vulnérabilité. Enfin, Melanie Lynskey et Justin Long complètent brillamment le tableau en incarnant des parents, certes extrêmement bienveillants, mais totalement dépassés, incapables de nouer un véritable dialogue avec leur fils.

Film casse-gueule par excellence au vu du caractère sensible de son sujet de fond (les fusillades dans les écoles américaines), And Then I Go s’impose finalement comme un drame perturbant, aussi poignant que saisissant. Sans forcément éviter tous les écueils, le long-métrage séduit néanmoins par la qualité de son traitement narratif et la puissance émotionnelle de ses jeunes personnages.


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