Je le propose déjà depuis deux ans sous la forme de kama-iri cha de Gokase ou Takachiho, mais le voir traité en thé vert étuvé (sencha, etc) est encore plus rare, et cela ne peut qu'exciter ma curiosité.
Tout d'abord, le kama-iri cha de Takachiho.
Il me semble posséder de manière un peu plus forte que l'an dernier les caractéristiques aromatiques typiques des kama-iri japonais, avec ce parfum kama-ka évoquant la châtaigne grillée, presque absent de la version 2017. Ici le parfum de feuilles est déjà assez sucré, évoquant un peu le beurre sucré, le caramel.
La deuxième infusion semble accroître encore ces caractéristiques, avec néanmoins un nez plus riche encore, un brin floral aussi, mais surtout très sucré.
Mon intérêt pour ce thé et ce cultivar sont grandis cette année, probablement grâce à la dégustation d'un Yamanami étuvé que je vous propose aussi sur Thés du Japon cette année.
Il s'agit d'un sencha, on pourrait même dire un kabuse-cha car il fut ombré une semaine, qui vient de Koyu à Miyazaki. Il est vrai que l'amertume et l'astringence de ce cépage Yamanami ne va pas encourager à une culture de plein soleil, d'autant plus à Kyûshû où les sencha sont de toute façon majoritairement ombrés. J'ajouterais aussi que ces sept jours d'ombrage n'ont pas donné de parfum de kabuse franchement prononcé. Aussi, il est vrai que cette année avec l'arrivé rapide de la chaleur au printemps, les temps d'ombrage ont eu tendance à être plus longs que d'habitude.
De prime abord, on retrouve au nez, de manière plus légère, cet sensation de beurre sucré, ici un peu vanillé.
Aussi, la sensation "chlorophylle" camphrée est ici beaucoup plus diffuse, présente comme un canevas sur lequel apparaissent les caractéristiques de ce thé, aussi bien au nez qu'en bouche.
L'after est lui très sucré et gourmand. On y trouve toujours, de manière très modéré cependant, une légère amertume.
Là encore, la deuxième infusion semble intensifier les arômes.
C'est un thé vert très aromatique, là encore un peu déstabilisant, typé et unique, mais sur lequel on a l'envie de revenir. C'est enfin un thé à petit prix qui mérite au moins un essaie.