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Entre la rose et le cendrier

Publié le 09 juillet 2008 par Raphael
Guy cherche une façon de quitter ses 2 paquets de cigarettes quotidiens. Il ouvre la télé et voit le cent millième débat sur la cigarette entre les pour et les contre. Il ferme la télé, insatisfait. Guy vote ADQ et veut garder son autonomie. Entre deux options : la Cigarette Des Autres, la C-D-A.
De moins en moins de fumeurs réguliers, le prix est un facteur de dissuasion, le 9 mètres de distance des portes aussi, l'interdiction de fumer dans les bars le clou dans le cercueil. Réduire encore le nombre de fumeurs est possible. La solution : devenir fumeur social par la C-D-A, fumer dans le paquet de l'autre.
Deux gangs bien affichées, ceux qui sentent la cigarette ou son contraire, la rose. Deux parties en besoin réconciliation. Le fumeur social est l'apôtre de leur bonne entente. Le négociateur. Les fumeurs le tolèrent et sont souvent généreux avec lui, il passe inaperçu avec les non-fumeurs.
Maintenant, la seule façon de fumer socialement acceptée passe par la C-D-A. Difficiles à dénoncer, les fumeurs sociaux font le pont entre les deux gangs. Ils sont des conteurs qui vont et viennent d'un groupe à l'autre rapportant les péripéties et idéologies respectives. Valoriser la C-D-A comme moyen d'arrêter de fumer est à envisager puisque le discours politique sur la cigarette tombe trop souvent dans le noir ou blanc, dans la rose ou le cendrier.
Si au lieu de dénigrer le fumeur, il était incité à devenir fumeur social, tout le monde y deviendrait content. L'étape est mitoyenne, plus facile qu'arrêter, mais toujours en lien avec leur goût. Une sorte de pit stop sur l'autoroute du cancer du poumon. « Guy, arrête ici avant de pisser dans tes culottes ou de te retrouver avec un tube dans la gorge. Arrête avec les autres. » Plus il y a de fumeurs sociaux chez les fumeurs réguliers, moins il y a de paquets vendus.
Des lobbys pro-fumeurs existent, miroir pour leurs détracteurs : où sont les groupes de pression pro-fumeur-social? En guise de slogan à ces apôtres du juste milieu : « Guy, tu n'es pas obligé d'arrêter de fumer, tu as juste à devenir un fumeur social, en attendant mieux. »
Idéal pour les amateurs de consensus mou.

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