Magazine Voyages

Versac arrête son blog !

Publié le 09 juillet 2008 par Argoul

La bêtise médiatique a eu sa peau. Versac annonce son retrait de la vie bloguesque. Le comportement de foule, le star-système, la caricature envieuse l’a fait flancher. Je le regrette, j’aimais bien le ton qu’il avait. Il était en Favori dans Fugues depuis des mois. Versac : « J’aurais beau le répéter des dizaines de fois, le clamer sur tous les tons, cela ne passe pas. Je ne suis pas un blogueurinfluent. Je suis quelqu’un, qui bloguait depuis plus de cinq ans, à son rythme, selon ses contraintes, livrant billets sérieux ou pas, déconnades et liens, remarques, à des degrés divers. Sans jamais avoir prétendu à quoi que ce soit d’autre. La bulle médiatique autour des blogs a engendré une sorte de monstre, qui est une invention stupide, le blogueurinfluent. »

La jalousie est un défaut particulièrement français. Elle est due au comportement de Cour, déjà en usage sous Louis XIV. Elle n’a pas cessé étant donné le parisiano-centrisme des jacobins de toujours. Elle est accentuée par la lutte des places dans un cercle médiatique qui se réduit, grâce à la globalisation du web et à l’ouverture des blogs. La caste des journalistes a peur pour son pain et exclut quand elle le peut quiconque pourrait lui faire de l’ombre. D’où l’injustice des attaques, la grosse propagande anti, le fiel des rumeurs. Versac : « Je peux entendre toutes les critiques. Je les cherche même. Mais ce que je ne peux entendre sont des critiques qui n’ont rien à voir avec la réalité, ces digressions insultantes liées à un statut imaginaire, mais tellement facile, de “grand”, de “star”, “d’influent”. »

Ceux des journaleux qui se croient encore le dessus du panier parce qu’ils se sont fait craindre un temps des Politiques, sont en train de scier la branche sur laquelle ils trônent. Halte ! Je vois venir les culs serrés : je dis bien « ceux qui » - c’est-à-dire pas tous. Mais sans être la majorité, cela fait encore du monde ! En aucune langue « quelques uns » ne veut dire personne. Le politiquement correct a tôt fait d’éliminer le fait qui dérange par l’accusation de généralité. Donc il y en a qui - ils sont assez nombreux - et font du foin comme personne.

La presse va mal, la télévision se dilue, la radio cherche ses marques. La publicité – ce vil argent, mais « nerf de la guerre » ! – va là où la demande avance : sur le net. Les « coups » médiatiques ne font rien vendre, sur la toile étalée du net… Et les soit-disant « professionnels » qui ne pensent exister qu’avec leurs trois minutes de célébrité en sont pour leur arrivisme. Versac : « Oubliez www.versac.net, nom et identité que je ne maîtrise plus, avatar stupide que des journalistes et des blogueurs ne veulent pas comprendre, totalement fixés sur la blogostar et le concept fumeux de blogueurinfluent, qui n’existe pas. Dans cette économie ridicule de la visibilité à outrance, héritée de ces media qui meurent à petit feu, devenir une star est un sport que je n’aime pas pratiquer. »

Versac redevient Nicolas Vanbremeersh, avec la sagesse de Flaubert : « Être connu n’est pas ma principale affaire, écrivait l’écrivain à son ami mondain Maxime du Camp. Cela ne satisfait entièrement que les très médiocres vanités. (…) Je vise mieux, à me plaire. Le succès me paraît être un résultat et non pas un but. (…) Que les querelles littéraires renaissent ou ne renaissent, je m’en fous, qu’Augier réussisse, je m’en contrefous, et que Vacquerie et Ponsard élargissent si bien leurs épaules qu’ils me prennent toute ma place, je m’en archifous et je n’irai pas les déranger pour qu’ils me la rendent. » (28 juin 1852, Correspondance tome 2, Pléiade) Il est vrai : qui se souvient encore d’Augier, Vacquerie et Ponsard ? En revanche, un siècle et demi plus tard, on se souvient de Flaubert et c’est son œuvre qui le tire de l’oubli – pas ses ronds de jambe auprès de la cour si ses succès de salons. Il en ira sans doute de même des médiatiques envieux qui n’aiment pas Versac parce qu’il a taclé avec raison leur vaniteuses insuffisances.

L’intérêt des blogs - contrairement aux situations assises en célébrité et salaire – est qu’ils sont insaisissables. Ils le sont parce qu’ils ne mélangent pas information et flatterie, professionnalisme et histrionisme. Parce qu’ils sont gratuits, dons à l’universelle blogosphère !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Argoul 1120 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine